Grogne des surveillants pénitentiaires : "On n'a pas peur des sanctions"

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Jihane Bergaoui, avec A.H. , modifié à
Plus de la moitié des prisons françaises sont touchées par un mouvement de contestation, déclenché après l'agression à l'arme blanche jeudi dernier de trois gardiens à Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais. 
TÉMOIGNAGE

Les surveillants pénitentiaires ne décolèrent pas. Au deuxième jour de leur mobilisation nationale, leur grogne a été ravivée par une nouvelle agression de surveillants à Mont-de-Marsan, après celle de Vendin-le-Vieil jeudi. À Fleury-Mérogis, les quelque 80 agents mobilisés ont fini par lever leur blocage dans la matinée. Mais pour Alexandre Caby, secrétaire adjoint de UFAP-UNSA Justice interrogé par Europe 1 mardi, la mobilisation pourrait prendre de l'ampleur.

"On prendra du gaz, on prendra de la matraque". "Ce n'est pas un établissement ou deux. Ce n'est pas un coup de semonce. On exprime vraiment notre ras-le-bol, et on fait comprendre qu'on ne se laissera pas faire", affirme le surveillant. Excédé, Alexandre Caby n'hésite pas à se montrer menaçant. "Les mouvements durs, on sait faire dans nos établissements pénitentiaires. On peut le durcir encore, jusqu'à ad vitam eternam, jusqu'à ce que la ministre nous entende. On prendra du gaz, on prendra de la matraque. On en a déjà pris, on en prendra encore pour défendre nos conditions de travail. On n'a pas peur des sanctions. Il vaut mieux des sanctions que la mort", estime-t-il, furieux.

 

"On n'est pas des sous-citoyens". Manque de moyens, de personnel, de sécurité… Le surveillant, comme ses collègues, s'épuise face à la charge de travail imposée à la prison de Fleury-Mérogis. "Aujourd'hui, un surveillant gère 90 détenus à l'étage, dont des terroristes islamistes, des détenus de droit commun en cours de radicalisation, d'autres détenus de droit commun… Il n'a pas plus de temps pour l'un ou pour l'autre. Il est seul à l'étage, il ne travaille pas en sécurité", dénonce-t-il. "On demande à travailler dans des conditions dignes. On est des personnels de la République, pas des sous-citoyens. On a signé pour une mission de sécurité, pas pour se faire maltraités."