Est-ce indispensable de se faire vacciner contre la grippe ?

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Mélanie Gomez et Noémi Marois , modifié à
SANTÉ - Les Français se font de moins en moins vacciner et pourtant, la grippe a tué l’hiver dernier 7.800 personnes.

Les vaccins font décidément parler d’eux. Après l’avis du Haut conseil de la santé publique jugeant le système de vaccination français illisible, la campagne de vaccination contre la grippe s’ouvrira jeudi. Sera-t-il boudé ? Il y a de fortes chances de le penser. Et pourtant, la grippe tue plus qu’on ne le croit.

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Ça se bouscule pas. Deux chiffres suffisent à montrer le désamour des Français pour ce vaccin. En 2008, deux tiers des personnes de plus de 65 ans passaient par la piqûre. Durant l’hiver 2013-2014, ils n'étaient plus qu'un sur deux. 

Une maladie meurtrière. Europe 1 s'est procuré  les chiffres de l’Institut de veille sanitaire (IVS) des décès dus à la maladie durant l'hiver 2013-2014 en France. La grippe a causé 105 décès directs et 7.700 décès indirects. Ces derniers ont touchés des personnes déjà atteinte d’une autre maladie et donc déjà fragilisées. Un bilan plus élevé qu'attendu.

À la fin de l'épidémie, en mars 2014, les Groupes régionaux d'observation de la grippe (Grog) comptabilisaient 71 décès, essentiellement des personnes non-vaccinées et présentant des facteurs de risques ciblés par la vaccination.

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"Les gens se méfient". Pour le docteur Claude Leicher, président du syndicat des médecins généralistes (MG France) contacté par Europe 1, ce désintérêt pour une maladie qui tue est due à une "perte de confiance dans la parole publique" : "Les gens se méfient de la parole des politiques et des autorités en général, ils se posent des questions sur les effets secondaires". Le fiasco H1N1 en 2009 a aussi fait des dégâts avec un  "rejet d'un vaccin vite fabriqué, avec des adjuvants qui ont fait peur à la population", à tort selon le médecin.

VACCINS ENFANTS 1280

Papy fait de la résistance. Si les parents font rarement obstacle à la vaccination de leur enfant, ce n'est pas le cas des plus de 65 ans, selon le Dr Leicher : "Ils sous-estiment le danger en se disant que parce qu'ils sont en bonne santé et parce qu'ils n'ont pas le souvenir de l'avoir déjà eu. Par conséquent, ils ne trouvent pas la motivation de passer à l'acte". 

Le médecin généraliste souhaiterait qu'il y ait plus de pédagogie autour des campagnes de vaccination et notamment en direction des personnels de crèche et de maisons de retraite, rarement vaccinés selon lui.

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Les recommandations des Autorités. Le vaccin contre la grippe est fortement recommandé aux personnes les plus fragiles, aux personnels soignants ainsi qu'aux personnes travaillant avec des enfants ou des personnes âgées. Par personnes fragiles, les autorités entendent celles âgées de plus de 65 ans, les obèses, les femmes enceintes ainsi que les nourrissons de moins de six mois et les personnes ayant des maladies chroniques.  

Les souches grippales sont changeantes, il faut donc chaque année renouveler la piqûre.  

Les personnes les plus vulnérables ont d'ailleurs déjà reçu un bon de l'Assurance maladie qui leur permet de retirer gratuitement à la pharmacie le vaccin contre la grippe. 

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