Grippe aviaire : vers des abattages massifs de volailles dans le sud-ouest

La grippe aviaire va entraîner des abattages massifs de volailles.
La grippe aviaire va entraîner des abattages massifs de volailles. © FRED TANNEAU / AFP
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avec AFP , modifié à
Le président de la Coordination rurale a expliqué avoir demandé une avance de trésorerie à l'Etat. Des réunions ont lieu au ministère de l'Agriculture.

La poursuite de la grippe aviaire H5N8 dans le sud-ouest de la France va conduire à des abattages massifs de volailles dans les élevages de la région pour tenter d'endiguer l'épidémie, a estimé mercredi Bernard Lannes, président de la Coordination rurale (CR).

Plusieurs réunions au ministère de l'Agriculture. "On va tuer massivement un paquet d'animaux, il n'y a malheureusement pas d'autres solutions", a déclaré Bernard Lannes lors de la conférence de presse de vœux du deuxième syndicat agricole français. Deux réunions sur le sujet ont lieu dans la journée au ministère de l'Agriculture. "Qui va payer ?" s'est interrogé le responsable, s'inquiétant d'une "déstabilisation" de filières avicoles déjà frappées l'an dernier par le virus H5N5 et le vidage des élevages pendant plusieurs semaines.

Une avance de trésorerie demandée. "Nous avons demandé une avance de trésorerie pour faire face", a-t-il dit à la presse. "L'Etat a rapidement mobilisé plusieurs dizaines de millions d'euros récemment pour faire face au risque de démantèlement du groupe agroalimentaire Financière Turenne Lafayette (William Saurin, Madrange..) et ses 3.000 emplois, il faut faire la même chose pour la filière canard et foie gras".

Moins de départements concernés qu'en 2016. Les mesures d'abattage devraient toucher moins de départements que l'an dernier, estime-t-il. Le ministère avait alors imposé ces mesures dans 18 départements. Selon le président de la Coordination rurale, syndicat agricole traditionnellement classé à droite mais virulent pourfendeur de l'agro-business, "la filière industrielle fait progresser le risque" de grippe aviaire avec la multiplication de grands élevages.

Il souligne aussi que certains départements comme le Gers, le plus touché, sont sur le passage des grandes migrations d'oiseaux porteurs du virus et semble sceptique sur les chances d'arriver à un risque zéro. "Même dans les hôpitaux, on n'arrive pas à se débarrasser des risques" de maladies nosocomiales, a-t-il souligné. "Si on faisait une carence de six mois pour désinfecter, ce n'est pas la grippe qui tuerait les élevages, mais ce seraient les mesures", a-t-il jugé.