Grève sur les RER A et B pour dénoncer des "tensions chroniques"

Seul "un train sur deux aux heures de pointe" circulera sur les RER A et B mardi
Seul "un train sur deux aux heures de pointe" circulera sur les RER A et B mardi © Stéphane de Sakutin / AFP
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avec AFP , modifié à
Pour alerter sur leurs conditions de travail et des "dysfonctionnements récurrents", quatre syndicats appellent à la grève sur les RER A et B jusqu'à mercredi matin.

Le trafic des lignes A et B du RER sera très perturbé mardi et jusqu'à sept heures mercredi, en raison d'une grève des conducteurs à l'appel de quatre syndicats. Ils dénoncent des "tensions chroniques" dans leur travail et un "management agressif".

Un mouvement très suivi. Selon la Régie autonome des Transports parisiens (RATP), il y aura "un train sur deux aux heures de pointe" et encore moins aux heures creuses. Au vu des prévisions de trafic, "le mouvement sera très suivi avec plus de 90% de grévistes et des cadres" vont conduire les rames "le matin et le soir", estimait lundi Franck Minel, délégué Unsa.

Déjà plus de 500 km de bouchons. Peu après 08h30, on comptait 530 km de bouchons cumulés en Ile-de-France (contre 400 habituellement), un niveau classé "exceptionnel" par le site Sytadin.

Les RER A et B impactés. Aux heures creuses, le trafic sera "très réduit" sur le RER A, la ligne la plus fréquentée d'Europe avec 1,2 million de voyageurs par jour, et un train sur quatre circulera sur le RER B (875.000 usagers quotidiens), a prévenu la RATP. Sur cette ligne, qui dessert notamment l'aéroport de Roissy, les voyageurs devront en outre prévoir changer de train à la Gare du Nord car la connexion ne sera pas assurée avec la partie gérée par la SNCF. Certaines lignes de métro ont été parallèlement "renforcées", en particulier les lignes 1, 4, 13 et 14 du métro, selon la RATP.

"Un ras-le-bol général". Une tentative de conciliation entre syndicats (CGT, Unsa, SUD et FO, 77% des voix au total) et direction a échoué la semaine dernière. "On s'en serait bien passé, mais la direction ne veut rien entendre", regrette Jean-Luc Prigent pour la CGT, évoquant "un ras-le-bol général". La direction, elle, affirme que les syndicats "n'ont pas souhaité discuter" de ses propositions.

Des "dysfonctionnements récurrents". Dans leur préavis, les syndicats évoquent des "tensions chroniques" et "dysfonctionnements récurrents dans l'organisation du travail", conséquences selon eux d'une "politique du chiffre" liée aux obligations fixées par Ile-de-France Mobilités (ex-Syndicat des transports d'Ile-de-France, Stif).

Sur la ligne A, où les trains se succèdent à deux minutes d'intervalle aux heures de pointe, le moindre incident provoque des retards en cascade. Pour tenter d'y remédier, les horaires ont été changés lundi par la RATP, avec dans certains cas une légère baisse des fréquences. Cette situation, accentuée par une "pénurie d'effectifs" sur un réseau saturé, met en "première ligne" les conducteurs "face à des voyageurs excédés", déplorent-ils. 

Une pression trop forte. Outre "l'arrêt des méthodes agressives de management", les syndicats réclament aussi le "respect des mesures de sécurité" en cas de colis suspect et "des effectifs en corrélation avec l'offre de transport" sur ces deux lignes cogérées avec la SNCF. La direction a proposé une nouvelle réunion le 18 décembre pour, explique-t-elle, "retrouver un collectif de travail serein, propice à une exploitation performante des lignes de RER". Sur le fond du conflit, elle s'est refusée à tout commentaire.