Grève SNCF : Édouard Philippe a tendu "une perche", "nous verrons si elle est souple ou un peu plombée"

"On a eu une intersyndicale mardi. On continue le mouvement tel qu'il est aujourd'hui", assure mercredi Fanny Arav. 2:18
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C.O. , modifié à
Fanny Arav, économiste et administratrice Unsa Ferroviaire, invitée mercredi sur Europe 1, reste prudente sur le pas fait mardi par le Premier ministre qui a annoncé des réunions bilatérales le 7 mai.
INTERVIEW

"C'est une perche tendue, mais nous verrons si c'est une perche souple du perchiste ou si elle est un peu plombée". Mercredi matin, dans Europe 1 bonjour, Fanny Arav, économiste et administratrice Unsa Ferroviaire, a accueilli avec prudence l'annonce de la mise en place de réunions bilatérales entre dirigeants de la SNCF et représentants de la branche ferroviaire, le 7 mai à Matignon, évoquées mardi par le Premier ministre. Après dix jours d'une grève perturbant fortement le trafic des trains, ces réunions doivent permettre d'échanger sur la réforme ferroviaire qui cristallise les mécontentements des syndicats.

La reprise de la dette. Mardi, le Premier ministre, a également confirmé la reprise progressive de la dette de la SNCF par l'État à compter du 1er janvier 2020. Il a toutefois souligné que "cela demandera un effort supplémentaire des contribuables". Selon Fanny Arav, le gouvernement fait montre de "malhonnêteté intellectuelle" à ce sujet. "Je ne pense pas que le Premier ministre soit ignorant de la comptabilité nationale. La dette est publique. Aujourd'hui, c'est déjà les contribuables qui payent la dette sauf qu'elle est cantonné au sein de SNCF réseau", pointe-t-elle. "C'est un petit jeu que de faire ce rapport un peu sulfureux entre statut, cheminots et dette."

"On continue le mouvement". Avant les réunions du 7 mai, l'administratrice Unsa Ferroviaire assure par ailleurs rester dans l'action. "On a eu une intersyndicale mardi. On continue le mouvement tel qu'il est aujourd'hui et on réfléchit à d'autres modes d'action", précise-t-elle. "Il ne s'agit pas seulement des cheminots mais surtout du devenir du ferroviaire. Sans financement pérenne du réseau, des lignes vont fermées", rappelle-t-elle. "Si les petites lignes ne sont pas assez rentables, elles fermeront car les Régions ne pourront pas compenser."