Grève des cantines : des sandwiches pour les enfants depuis un mois

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Image d'illustration. © ROMAIN PERROCHEAU/AFP
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Jean-Luc Boujon avec GM
Les enfants de 25 écoles primaires de Villeurbanne mangent des sandwiches tous les midis depuis le 22 mars. Les personnels demandent des hausses de salaires.

Ils mangent des sandwiches depuis un mois... Ils, ce sont les élèves de 25 écoles primaires de Villeurbanne, près de Lyon. Depuis le 22 mars, les personnels de cantine, mais aussi les ATSEM (agents des écoles maternelles) sont en grève pour protester contre leur salaire et leur charge de travail. Résultat : plus aucun repas n'est servi aux enfants sur le temps de midi. Depuis un mois, ce sont donc les parents qui préparent des sandwiches à leurs enfants en guise de repas. Aujourd'hui, ils sont très remontés et ont organisé mercredi midi un pique-nique géant devant la mairie.

"J'en ai marre". "J'en ai marre de manger des sandwiches, ça fait mal au ventre", déplore une enfant privée de cantine depuis un mois. "C'est énervant d'en manger tous les jours", regrette une autre élève. Si les enfants en ont assez des sandwiches, les parents, eux, s'inquiètent de la diététique. "Ça commence à bien faire, d'un point de vue équilibre alimentaire ce n'est pas l'idéal", explique une maman. "Ça fait cinq semaines que mes enfants mangent gras. Ils mangent des chips, des sandwiches... ce n'est plus possible", témoigne une autre. "Il faut savoir qu'il n'y a pas de frigos donc une salade ou quelque chose avec du fromage ce n'est gérable, donc je ne suis pas contente", explique une dernière.

Ras-le-bol des familles. Prises au piège dans ce conflit entre le personnel des cantines et la mairie des Villeurbanne, les familles en ont ras-le-bol. "On en a marre des sandwiches et nos enfants sont pris en sandwich entre les syndicats et la mairie. Surtout, on ne sait pas combien de temps cela va durer", met en avant un parent d'élève. Pour tenter de mettre fin au mouvement, la mairie vient d'annoncer la création de huit postes supplémentaires dans les cantines, mais cela reste insuffisant aux yeux des syndicats.

"Les agents veulent de l'argent. Nous demandons une augmentation de notre prime", explique Martine Fraïoli, ATSEM CGT qui regrette que les enfants soient obligés de manger des sandwiches. "Nous aussi nous avons de la peine pour les enfants et il est vrai que l'on a bloqué entre midi et 14 heures, mais il n'y a qu'à ce moment-là que l'on peut nous écouter", poursuit-elle. Une assemblée générale des personnels aura lieu lundi, mais l'éloignement des positions devrait faire durer les repas sandwiches encore quelques temps.