Grève à la plateforme d'accueil des demandeurs d'asile de Marseille, les associations inquiètes

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"Nous sommes quatre parfois même trois à l'accueil au lieu de six et demi pour recevoir 300 personnes par jour", dénonce une salariée. Image d'illustration. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
Les salariés de cette structure protestent contre les sous-effectifs qui empêchent d’accueillir "dignement" les personnes souhaitant demander l'asile. 

Les salariés de la plateforme d'accueil des demandeurs d'asile (PADA) de Marseille, soutenus par des associations humanitaires, entamaient mercredi leur troisième jour de grève pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et d'accueil.

Quatre personnes au lieu de six pour recevoir les migrants. "Nos conditions de travail sont extrêmement difficiles. Nous sommes quatre parfois même trois à l'accueil au lieu de six et demi pour recevoir 300 personnes par jour", dénonce une salariée sous couvert d'anonymat. "Les arrêts maladie se sont enchaînés face à la charge de travail, aux tensions avec les demandeurs qui font la queue des heures ou ne peuvent pas être reçus faute de personnel et créent un sentiment d'insécurité", explique l'employée chargée d'aider les demandeurs d'asile à remplir leur dossier. "Sans compter les problèmes de voisinage avec des tables, motte de beurre congelée et vaisselle qui sont jetées sur la file d'attente patientant dans la rue", raconte encore la salariée.

Pour un "accueil digne". Soutenus par une vingtaine d'associations (Médecins du monde Paca, Secours catholique, Ligue des droits de l'homme...), les grévistes demandent à la direction un renforcement du personnel pour la réouverture afin d'absorber les dossiers en attente et "un accueil digne". "Les personnes primo-arrivantes ne peuvent plus être reçues pour obtenir un rendez-vous au guichet unique pour demandeur d'asile (Guda), or, il est obligatoire pour enregistrer leur demande d'asile et obtenir l'ouverture de leurs droits, notamment une allocation financière et un hébergement", écrivent les associations dans une lettre adressée au préfet des Bouches-du-Rhône et rendue publique mercredi.

"L'effectivité du droit d'asile sérieusement mise en cause". De plus, souligne le courrier, "le service de domiciliation étant pour le moment bloqué, ces personnes n'ont plus accès à leur courrier. Ce qui implique que plusieurs d'entre elles ne pourront respecter le délai obligatoire de 21 jours maximum pour envoyer leur dossier de demande d'asile à l'Ofpra ou solliciter l'aide juridictionnelle dans les délais requis". "L'effectivité du droit d'asile est donc sérieusement mise en cause en ce moment non seulement à Marseille, mais aussi dans tous les territoires sous la compétence de la PADA de Marseille", dénoncent-ils enfin.