Grande-Synthe : le maire en colère face à la situation des migrants

Depuis l'incendie du camp de Grande-Synthe il y a trois mois, les migrants ont été conduits à s'installer dans la forêt, dans des abris de fortune. Une situation qui inquiète le maire de la commune.
Depuis l'incendie du camp de Grande-Synthe il y a trois mois, les migrants ont été conduits à s'installer dans la forêt, dans des abris de fortune. Une situation qui inquiète le maire de la commune. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Kevin Thuilliez avec G.D
Depuis l'incendie du camp de Grande-Synthe il y a trois mois, les migrants se sont installés dans la forêt, dans des abris de fortune. Une situation qui inquiète le maire de la commune.

La colère du maire de Grande-Synthe, dans le Nord, ne s'apaise pas face à la situation des migrants sur sa commune. Depuis l'incendie du camp il y a trois mois, Damien Carème, le maire de Grande-Synthe, réclame toujours l'ouverture d'un nouveau centre d'accueil, ce que le gouvernement écarte fermement alors que sur place, la situation humanitaire se dégrade.

"La jungle, c'est terrible." Cachée derrière de hauts buissons, une adolescente de 16 ans prépare le thé pour ses parents et ses quatre frères et sœurs. Ils vivent tous les sept dans la boue, à l'abri des regards, à quelques mètres d'un lac où ils peuvent se laver. "La jungle, c'est terrible. Ils se battent et la nuit, ils boivent alors qu'il y a des enfants ici", raconte la jeune fille d'origine irakienne.

Elle et sa famille ont vécu dans l'ancien camp de Grande-Synthe, détruit par un incendie au mois d'avril dernier puis ils ont refusé l'offre de l'Etat de partir dans un centre d'accueil et d'orientation. Leur seul objectif est de rejoindre leur famille en Angleterre. "La sœur de mon père vit en Angleterre", confie-t-elle. "On n'a plus d'argent et les passeurs demandent 3.500 euros par personne", explique son père.

"On en a marre." Des dizaines de familles comme celle-là se sont installées dans le bois du Puythouck. Près de 400 migrants sont disséminés un peu partout pour échapper plus facilement à la police venue détruire leurs abris de fortune à deux reprises. "On en a marre. C'est comme ça depuis 2006. Il n'y a personne qui arrive à trouver de solution. Avec ce camp, ils avaient le minimum et on ne sait pas ce que l'on va retrouver", lâche Sylvie Desjonquères, directrice d'Emmaüs. Lassé de cette situation, Damien Carème promet de recréer un camp si aucune solution n'est proposée par l'Etat d'ici la fin de l'été.