GM&S : le parquet abandonne les poursuites contre le cinéaste Lech Kowalski

Des employés de l'usine GM&S manifestent, le 5 septembre.
Des employés de l'usine GM&S manifestent, le 5 septembre. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP , modifié à
Le documentariste polonais, qui avait été arrêté lors d'une manifestation des ouvriers de GM&S, refusait de reconnaître les faits de "rébellion".

Le parquet de Guéret a finalement abandonné les poursuites envisagées contre le documentariste britannique Lech Kowalski, initialement poursuivi pour rébellion lors de l'évacuation de la préfecture de la Creuse occupée en septembre par des ouvriers de GM&S.

Poursuites "non proportionnées ou inadaptées". Dans une lettre adressée à Me Guillaume Viennois, l'un des deux avocats du cinéaste, le procureur de la République de Guéret, Sébastien Farges, juge que des poursuites pénales seraient "non proportionnées ou inadaptées au regard du préjudice causé". Il y formalise un avis de classement sans suite.

Il avait refusé d'arrêter de filmer. Le 20 septembre, alors qu'il filmait une manifestation des ouvriers de l'équipementier automobile creusois GM&S, Lech Kowalski avait été interpellé. Il avait refusé d'arrêter de filmer comme le lui intimaient les gendarmes mandatés par le préfet de la Creuse pour mettre fin à l'occupation de la préfecture par les ouvriers. Le documentariste, qui réalisait un film sur les salariés de l'usine de La Souterraine, avait été évacué au même titre que les manifestants. Le 15 novembre, Lech Kowalski, poursuivi pour "rébellion", avait comparu devant le tribunal d'instance de Guéret mais avait refusé de reconnaître les faits. Le parquet lui avait alors signifié son renvoi en correctionnelle à une date ultérieure, procédure à laquelle il a finalement renoncé.

"Heureux" mais "en colère" car "fiché". "Bien sûr, je suis heureux", a réagi Lech Kowalski. "Je vais pouvoir retourner à mon travail, poursuivre mon montage et finir mon film, c'est tout ce qui compte pour moi", a-t-il ajouté. Il a toutefois fait part de sa "colère", "car aujourd'hui je suis fiché". "La police a mes empreintes, des photographies de mon tatouage et a prélevé mon ADN, alors que la justice reconnaît que je ne suis coupable de rien. "Ce n'est pas une manière de traiter les innocents", a-t-il déploré.