Glyphosate : 54 députés LREM demandent une interdiction "le plus rapidement possible"

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L'ex-ministre de l'Ecologie Barbara Pompili fait partie des signataires de cette tribune publiée par "Le Monde". © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP , modifié à
Ces députés souhaitent aussi que cette interdiction se fasse dans "un calendrier court et réaliste" afin de ne pas brusquer le monde agricole.

Quelque 54 des 310 députés de La République en marche (LREM) ont demandé dans une tribune au Monde mise en ligne dimanche l'interdiction "le plus rapidement possible" du glyphosate dans l'Union européenne, au nom de "la santé de tous".

L'UE va trancher mercredi. Cette prise de position intervient alors que les pays de l'Union européenne doivent se prononcer mercredi sur la réautorisation du glyphosate, un herbicide très utilisé en agriculture dont la dangerosité est au cœur d'une controverse car le Centre international de recherche sur le cancer (OMS) l'a classé "cancérogène probable" en 2015, contrairement aux agences européennes, l'Efsa et l'Echa.

"Un calendrier court et réaliste". "La France votera contre le renouvellement de son utilisation pour dix ans et nous nous félicitons de la position responsable de notre pays", font valoir les signataires, parmi lesquels Matthieu Orphelin, ex-bras droit de Nicolas Hulot dans sa fondation, Sandrine Le Feur, agricultrice, le professeur en médecine Jean-Louis Touraine ou encore l'ex-ministre de l'Ecologie Barbara Pompili. "Sortir du glyphosate, tout en accompagnant comme il se doit les agriculteursdans cette transition, dans un calendrier court et réaliste, est un bon compromis", écrivent-ils, en avançant non seulement l'argument de la santé mais aussi celui du bien de la planète.

"Inventer une agriculture d'excellence". Ils demandent aussi de voter contre le glyphosate "pour accompagner notre agriculture : parmi les défenseurs du glyphosate, l'argument qui revient en boucle est qu'il évite les passages mécaniques avant la mise en culture suivante. C'est effectivement le cas. Mais que voulons-nous vraiment ? Continuer dans un système totalement dépendant des produits chimiques et qui arrive à bout de souffle - un système qui rend les agriculteurs asservis à l'agro-industrie - ou alors inventer une agriculture d'excellence, qui combine qualité nutritionnelle, respect de l'environnement et santé publique ?" demandent-ils, convenant qu'"il est de notre devoir d'accompagner les agriculteurs dans cette transition" pour remplacer ce produit.