"Gilets jaunes" : qui sont les "casseurs" jugés lundi en comparution immédiate ?

© XAVIER LEOTY / AFP
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Chloé Triomphe, édité par Anaïs Huet , modifié à
Un futur courtier en assurance, un surveillant de prison, un opticien… Les "gilets jaunes" qui sont passés lundi en comparution immédiate, après les violences de samedi à Paris, ont des profils très différents.

Vingt "gilets jaunes" sont passés en comparution immédiate lundi, au tribunal correctionnel de Paris, pour "participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations", suite à la manifestation parisienne de samedi, qui a dégénéré sur les Champs-Élysées. Certains étaient aussi renvoyés pour "violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique", "dégradations", "outrage, rébellion, menace de mort" ou encore "recel de vol".

Un conseil financier en Suisse parmi les prévenus. La plupart de ces "gilets jaunes" sont des jeunes hommes de moins de 30 ans. Une seule femme compte parmi les prévenus. La majeure partie d'entre eux ont des casiers judiciaires vierges.

En revanche, leurs profils professionnels diffèrent grandement. Les suspects sont pour certains sans emploi ou suivent actuellement une formation. D'autres sont salariés en CDI. On compte aussi un futur chauffeur de bus à la RATP, un futur courtier en assurance, un surveillant pénitentiaire, un employé du Futuroscope de Poitiers, un opticien… Et même, plus étonnant, un conseiller financier en Suisse de 26 ans, dont le revenu mensuel atteint 8.000 euros.

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Tous ont nié être venus pour casser. Devant le tribunal, aucun des prévenus n'a revendiqué une quelconque appartenance politique, qu'elle soit de droite ou de gauche. Certains ont réaffirmé leur envie de manifester. L'un des jeunes a aussi indiqué qu'il venait faire des vidéos qu'il voulait partager sur Facebook. Il a été arrêté avec des bouteilles de parfum et du gel douche de grandes marques ramassés après le casse d'un magasin. Même si certains étaient équipés de lunettes de piscine, de cagoules, de gants, de bombes lacrymogènes, de couteaux ou de pavés, tous ont nié être venus pour casser.

La plupart des prévenus ont demandé un renvoi afin de préparer leur défense. Ils ont été libérés sous contrôle judiciaire avant leur procès, prévu début janvier. Pour les autres, la procureure a requis quelques mois de prison avec sursis.

De nombreuses interpellations et des blessés. Un total de 103 personnes, dont cinq mineures, ont été interpellées, et 101 ont été placées en garde à vue, après les violences de samedi dans la capitale. "Plus des trois quarts" des 103 personnes interpellées, "sont des personnes qui viennent de différentes villes de province de manière un peu isolée, ce ne sont pas des habitués du territoire parisien", a indiqué le préfet de police de paris, Michel Delpuech. 31 personnes ont été blessées, dont 24 manifestants et sept membres des forces de l'ordre.