"Gilets jaunes" : que se passe-t-il pour les salariés qui n'ont pas pu travailler ?

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Thé Maneval, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Les blocages des "gilets jaunes" ont empêché certains salariés de se rendre à leur travail. Doivent-ils rattraper les heures de travail non effectuées ou poser un jour de congé ? La loi est très claire.

Entamé samedi, le mouvement des "gilets jaunes" s'est poursuivi en début de semaine. Et avec lui, une question commence à se poser pour nombre de salariés empêchés d'aller travailler par les barrages : vont-ils devoir rattraper les heures de travail non effectuées, ou bien poser un jour de congé ?

"C'est un peu injuste." C'est la situation dans laquelle s'est retrouvée Lucie. Elle devait prendre son poste à midi samedi dernier dans une boutique de cosmétiques en Ille-et-Vilaine, lorsqu'elle reçoit un coup de fil de sa directrice. Avec les blocages, il n'y a aucun client donc ce n'est pas la peine qu'elle vienne travailler. Sauf que cette journée chômée qu'elle lui a imposée, la gérante lui demande de la rattraper, ou de poser un jour de congé. Et ça, Lucie n'est pas d'accord.

"C'est un peu injuste. On a que cinq semaines semaines de vacances. Cinq semaines dans une année, vous prenez trois semaines l'été, il vous reste deux semaines dans l'année. Franchement, une journée, il ne vous en reste pas beaucoup à la fin. Je ne suis pas trop d'accord. Je me doute que ce n'est pas légal", confie-t-elle sur Europe 1.

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Ce que dit le Code du travail

Selon le Code du travail, il existe bien deux cas différents.

  • Soit, votre employeur vous demande de ne pas venir travailler, et là il ne peut pas vous demander de rattraper cette journée. C'est le cas pour Lucie.
  • Soit, vous deviez venir travailler mais vous avez été bloqué par un barrage. Eh bien là, même si ce n'est pas de votre faute, vous devrez poser une journée ou la rattraper. Cela rentre dans ce que l'on appelle un "cas de force majeure", votre employeur n'y est pour rien non plus. Le rattrapage de ces heures doit se faire progressivement, dans les douze mois, pas plus d'une heure par jour à la fois. Par ailleurs, la fédération de la grande distribution a demandé au Premier ministre de "mobiliser tous les moyens nécessaires" pour que "les clients et les salariés" puissent accéder aux magasins lors des prochaines journées de blocage. Certaines enseignes ont connu des baisses de chiffre d'affaires jusqu'à 80%.