Georges Fenech, député LR du Rhône et président de la Commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015. 19:58
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T.M. , modifié à
Sur Europe 1, le président de la Commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015 a estimé "qu'on aurait dû éviter" les attentats de Paris.
INTERVIEW

La commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015 a publié son rapport, mardi matin, après 190 entretiens et 200 heures d'auditions au cours des six derniers mois, livrant un constat terrible des failles du renseignement français.

"L'attaque du Bataclan, il fallait l'éviter et on aurait dû l'éviter". "Je suis très en colère depuis ce matin, puisqu'il semblerait qu'on nous fasse dire qu'on ne pouvait pas éviter le drame du Bataclan. On n'a jamais dit ça. Nous pensons au contraire que si nous avions des services de renseignement qui n'ont pas failli, nous n'aurions pas eu le Bataclan", explique Georges Fenech, député LR du Rhône et président de la Commission d'enquête. "Ce qu'on a voulu dire, c'est que comme le nom du Bataclan était apparu sur un procès-verbal en 2009 comme une potentielle cible de terroristes et qu'on n'avait pas fait le rapprochement avec un autre PV de 2015 qui lui parlait d'une salle de rock de spectacle, on ne pouvait pas faire ce rapprochement parce que ce n'était pas les mêmes magistrats et les mêmes policiers. Mais il est évident que l'attaque du Bataclan, il fallait l'éviter et on aurait dû l'éviter."

Entendu sur europe1 :
Si nous avions des services de renseignement qui n'ont pas failli, nous n'aurions pas eu le Bataclan

Autres attentats, même constat. "Si le risque zéro n'existe pas, ce qui s'est passé chez nous à Charlie Hebdo, à l'Hyper Cacher, on pouvait l'éviter parce que les auteurs étaient parfaitement connus, que ce soient les frères Kouachi, Amedy Coulibaly ou les trois assaillants du Bataclan. Certains étaient sous contrôle judiciaire. Ça ne les a pas empêchés pour certains de sortir de France et d'aller en Syrie. D'autres venaient de sortir de prison et aucune information n'a été donnée aux renseignements", regrette Georges Fenech sur Europe 1.

40 propositions. "Les patrons de la DGSI et de la DGSE, dont les auditions seront rendues publiques le 12 juillet, le disent tous les deux avec une grande honnêteté : c'est l'échec", continue le député. Pour pallier ces différentes failles, les députés de la commission d'enquête ont donc émis 40 propositions, qui ont été adoptées, mardi matin, à l'Assemblée nationale.