Gaspillage alimentaire : les associations qui récupèrent les invendus confrontées à un problème logistique

Les Restos du cœur reçoivent désormais 23.000 tonnes de nourriture par an, soit un tiers de plus qu'il y a deux ans.
Les Restos du cœur reçoivent désormais 23.000 tonnes de nourriture par an, soit un tiers de plus qu'il y a deux ans. © PATRICK KOVARIK / AFP
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Laure Dautriche édité par C.O.
Depuis un an et demi, et l'instauration de la loi Garot, les associations reçoivent davantage de produits donnés par les grandes surfaces.

Un an et demi après la mise en place de la loi Garot qui vise à réduire le gaspillage alimentaire et oblige les grandes surfaces à donner leurs invendus aux associations alimentaires, les dons aux associations ont augmenté de plus de 10 %. Mais les associations sont toutefois confrontées à de gros problèmes de logistique et de transports.

Pas assez de camions frigorifiques. Ainsi, les Restos du cœur reçoivent désormais 23.000 tonnes de nourriture par an, soit un tiers de plus qu'il y a deux ans. Mais l'association doit refuser des produits donnés par les grandes surfaces parce qu'elle n'a pas les moyens d'acheter suffisamment de camions frigorifiques. "On aura besoin d'une quarantaine de camionnettes sur toute la France. Une camionnette frigo, c'est 25.000 euros environ, c'est un investissement important", explique Patrice Blanc, le président des Restos du cœur. "Ce sont rarement les grandes et moyennes surfaces qui assurent cet investissement", explique-t-il.

Les grandes surfaces innovent. De leurs côtés, les magasins recrutent de plus en plus de coachs anti-gaspillage pour innover, précise Emilie Tafournel, à la FCS, la fédération du commerce et de la distribution, l'organisme qui regroupe les enseignes de la grande distribution. "On s'est rendu compte qu'un fruit ou un légume un peu abîmé pouvait être cuisiné pour en faire bénéficier les associations. On a beaucoup d'actions test misent en place par les enseignes pour retransformer les produits et les valoriser au bénéfice des associations", souligne-t-elle. 

Des efforts sur la qualité. De gros efforts restent à faire sur la qualité des aliments donnés aux associations. Les grandes surfaces proposant souvent des produits avec des dates trop courtes, à la limite de la péremption.