Fusillade de Grasse : "Ce n'est absolument pas quelqu'un qui pouvait paraître fanatisé"

Des personnes rassemblées à proximité du lycée Alexis de Tocqueville après l'attaque.
Des personnes rassemblées à proximité du lycée Alexis de Tocqueville après l'attaque. © Valery HACHE / AFP
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Sébastien Krebs et A.D , modifié à
Dans l'entourage du lycéen qui a tiré sur plusieurs personnes jeudi, l'étonnement domine. Rien ne laissait présager au quotidien les gestes fous du jeune homme sauf ce qu'il laissait transparaître sur internet.

Qui est ce lycéen qui a ouvert le feu dans son lycée sur son proviseur et plusieurs de ses camarades à Grasse jeudi ? Killian a 16 ans et demi, était scolarisé en première L. C'est un garçon discret à la personnalité visiblement torturé, mais qui ne laissait rien transparaître.

"Une famille équilibrée". De l'extérieur, tout semblait paisible. C'est dans une maison provençale sur les hauteurs de Grasse que la famille de Killian habite, "une famille équilibrée avec des parents proches de leurs deux enfants", décrit une voisine à mille lieux d'imaginer que l'ado que qu'elle croise souvent puisse commettre une telle attaque.

"C'était un garçon tout à fait normal". Un ami et collaborateur de son père, conseiller municipal, tombe des nues lui aussi : "Ce n'est absolument pas quelqu'un qui pouvait paraître fanatisé, abruti par les jeux vidéo et qui serait poussé à de la violence. C'était un garçon tout à fait normal. Je ne pense pas que Franck ait pu se rendre compte. Pourtant, il a toujours suivi son fils", ajoute cet ami. "Mais après les adolescents, vous ne pouvez rien y faire ! Ils peuvent toujours avoir une vie cachée", commente-t-il encore.

"Il ne parlait à personne". Lorsque l'on découvre les photos que ce père postait sur les réseaux sociaux - des vacances en famille ou du goûter d’anniversaire du petit frère -, le visage d'ange aux cheveux châtains ne laisse en rien imaginer un caractère torturé. Même chose au lycée où l'un de ses camarades décrit un garçon calme et solitaire : "Il était discret, il ne parlait à personne, il ne participait pas beaucoup en cours. il restait souvent avec un élève, un seul, c'est tout." 

Un ami qui intéresse les enquêteurs. Rien ne semblait donc transparaître sauf sur Internet. Sur sa page Youtube, le lycéen se présentait comme "celui qui marquera l'histoire avec votre sang". Sa page Facebook était à l'avenant, sombre, macabre, comme lorsqu'il se filme avec un masque de clown revolver à la main, faisant mine de tirer puis de suicider. Une présentation plutôt perturbante au vu des événements de jeudi midi. Même ses camarades trouvaient cela parfois bizarre, et s’étonnaient aussi de la fréquentation d'un ami, extérieur au lycée, auquel les enquêteurs s'intéressent.