Flamanville : les défauts non détectés en raison de "l'organisation" des contrôles

Le démarrage de l'EPR est prévu fin 2018, pour une mise en service commerciale en 2019, sept ans après la date prévue.
Le démarrage de l'EPR est prévu fin 2018, pour une mise en service commerciale en 2019, sept ans après la date prévue. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Mardi, EDF avait annoncé que des "écarts de qualité" sur certaines soudures du réacteur nucléaire EPR de Flamanville avaient été détectés fin mars.

Les défauts de soudure de l'EPR de Flamanville, dans la Manche, n'ont pas été détectés lors des contrôles de fabrication en raison de "l'organisation" et des "conditions de travail" lors de ces contrôles, selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui a procédé mardi à une inspection du chantier.

"L'inspection a mis en évidence que l'organisation et les conditions de travail lors des contrôles de fin de fabrication ont globalement nui à la qualité des contrôles", décrit l'ASN dans un communiqué publié mercredi. Par ailleurs, "une surveillance inadaptée de ces prestations par EDF et Framatome n'a pas permis d'identifier et de remédier aux difficultés rencontrées par les intervenants", ajoute l'organisme.

Des contrôles additionnels sur 150 soudures. EDF avait annoncé mardi que des "écarts de qualité" sur certaines soudures du réacteur nucléaire EPR de Flamanville avaient été détectés fin mars, lors de la "visite complète initiale", une étape réglementaire préalable à la mise en service de l'installation. Les soudures avaient déjà été contrôlées par le groupement des entreprises en charge de la fabrication du circuit, selon l'électricien. Après la détection de ces écarts de qualité, EDF a décidé d'effectuer des "contrôles additionnels sur les 150 soudures concernées du circuit secondaire principal".

Un démarrage prévu pour fin 2018. L'ASN, qui a estimé que les modalités de réalisation de ces nouveaux contrôles étaient "appropriées", considère toutefois "qu'EDF devra proposer une extension de ces contrôles à d'autres circuits". Une expertise a été lancée pour analyser les causes et la nature des écarts, selon EDF. Elle permettra de définir les actions pour y remédier à proposer à l'ASN en mai. À l'issue de cette procédure, EDF sera en mesure de préciser si un ajustement du calendrier et du coût du projet seront nécessaires. Pour l'heure, le démarrage est prévu à la fin de l'année, pour une mise en service commerciale en 2019, sept ans après la date prévue, pour un coût de 10,5 milliard d'euros, soit le triple du montant initial.