Flamanville : des associations déposent un recours au Conseil d'État

Les associations dénoncent l'un des avis les plus controversés de l'ASN qui a autorisé la mise en service de la cuve du futur EPR.
Les associations dénoncent l'un des avis les plus controversés de l'ASN qui a autorisé la mise en service de la cuve du futur EPR. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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Plusieurs associations écologistes ont déposé un recours, jeudi matin, contre l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui a autorisé la mise en service de la cuve du futur EPR. 

Des associations écologistes ont déposé un recours devant le Conseil d'État jeudi matin contre l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), rapporte Le Parisien. Elles dénoncent l'un des avis les plus controversés de l'ASN qui a autorisé la mise en service de la cuve du futur EPR. Pourtant, rappelle le quotidien, des anomalies avaient été constatées dans la composition chimique de l'acier qui compose le couvercle. 

Greenpeace et Réseau sortir du nucléaire se sont associés avec deux autres associations pour déposer le recours. Elles regrettent le feu vert donné par l'ASN pour une mise en service de la cuve jusqu'en 2024, où le couvercle devra être changé. Charlotte Mijeaon, porte-parole de Sortir du nucléaire s'interroge sur de possibles pressions qu'auraient pu exercer l'ASN "pour qu'ils adaptent leur avis à ce qu'attendaient les industriels", indique-t-elle au Parisien. "Une décision négative de la part de l'ASN aurait porté atteinte à toute la filière nucléaire française". 

"L'ASN montre qu'elle ne joue plus son rôle de gardienne". Mercredi, l'ASN a mis en avant un article juridique qui permet d'autoriser la mise en service d'un équipement même si l'ensemble des exigences ne sont pas respectées. Le fabricant de la pièce doit toutefois démontrer que les "risques sont suffisamment prévenus ou limités", précise Le Parisien. "Autoriser une cuve qui n'est pas aux normes est une décision très grave et cela montre que l'ASN ne joue plus son rôle de gardienne de la sûreté du nucléaire", regrette Laura Monnier, chargée de campagne à Greenpeace. "Ce n'est qu'au regard du dossier complet que l'ASN donnera ou non son feu vert définitif", a pour sa part déclaré Simon Liu, le directeur des équipements sous pression nucléaire de l'ASN.