Fin des travaux de démolition pour la journée dans une "Jungle" de Calais déserte

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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G.S. avec AFP , modifié à
Peu avant 18h, trois imposantes pelleteuses, accompagnées de plusieurs engins plus petits, ont cessé de ramasser les débris des cabanes. 

Les travaux de démolition de la "Jungle" de Calais, désormais déserte, ont pris fin pour la journée samedi soir, à deux jours de la fin annoncée des opérations. Peu avant 18h, trois imposantes pelleteuses, accompagnées de plusieurs engins plus petits, ont cessé de ramasser les débris des cabanes ravagées par les incendies de la semaine, et se sont dirigées vers la sortie. Elles étaient escortées par les employés de la société privée mandatée par l'Etat, sous les yeux des dizaines de CRS qui les encadraient.

Les lieux de vie détruits en dernier. Durant cette antépénultième journée de l'opération, les travaux ont beaucoup avancé à l'extrémité nord du camp. L'ancien bidonville où se tassaient de nombreux abris de fortune était méconnaissable, même si des débris jonchaient encore le sol. Les deux prochaines journées devraient être bien remplies, dans la mesure où un nombre significatif d'abris ont échappé aux flammes et demandaient davantage qu'un simple ramassage. Une enfilade de caravanes a été placée près de l'entrée du camp, en vue d'un envoi en déchetterie, tandis que les lieux de vie - mosquées, églises, etc. - seront détruits en dernier, a indiqué un porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais à l'AFP samedi.

Deux militants arrêtés. Celui-ci a par ailleurs annoncé que deux militants d'ultra gauche No Border avaient été arrêtés et placés en garde à vue jeudi matin près de l'entrée de la "Jungle", au sein d'un groupe d'une centaine de migrants qui avaient passé la nuit à la belle étoile. En dehors des ouvriers et policiers, le désormais ex-bidonville était quasi désert toute la journée, même s'il était difficile de conclure de façon certaine qu'aucun abri n'était occupé.

Prière et matchs de foot. Vers 09h, quatre migrants récitaient une prière devant l'église orthodoxe, aux environs de laquelle ils ont passé la nuit. L'édifice avait été préservé lors du démantèlement de la "Jungle" sud en mars, mais devrait être bientôt détruit comme l'a été vendredi soir l'école située à 200 m, où une centaine de jeunes migrants avaient dormi dans la nuit de jeudi à vendredi.

Un rassemblement d'associatifs aura lieu dimanche à 11h devant cette église afin de rendre hommage "à l'imagination et la force créatrice des réfugiés, qui ont construit là des écoles, des mosquées, des lieux de vie collectifs, autant de réalisations détruites par le feu et les bulldozers", a indiqué l'Auberge des migrants dans un communiqué. La seule zone de vie durant la journée de samedi se trouvait à l'est du camp, au Centre d'accueil provisoire (CAP), où les mineurs attendent l'instruction de leur dossier de réunification familiale pour l'Angleterre. Les jeunes trompaient leur ennui en improvisant des parties de foot ou en partant à vélo faire des courses dans le centre de Calais.