Fin de l'évacuation du campement de Stalingrad à Paris

L'évacuation du campement avait commencé peu avant 6h vendredi.
L'évacuation du campement avait commencé peu avant 6h vendredi. © Fin de l'évacuation d'un campement de plus de 3.800 migrants à Paris
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avec AFP , modifié à
Plus de 3.800 migrants qui vivaient dans ce camp de fortune, depuis des jours voire des semaines, ont été dirigés vers des centres d'accueil.

Plus de 3.800 migrants ont été évacués vendredi matin de leur campement du nord-est de Paris, pour être conduits dans des centres d'hébergement en Île-de-France, une opération record dans la capitale, menée dans la foulée du démantèlement de la "Jungle" de Calais.

Un grand bidonville. Sac sous le bras, les uns se brossant les dents sur un bout de trottoir, les autres déjà prêts attendant de monter dans un bus : ces hommes, ces femmes et ces enfants, des Soudanais, des Afghans et des Érythréens notamment, ont été réveillés avant 06h pour quitter le campement, situé aux stations de métro Stalingrad et Jaurès, et devenu le plus gros bidonville de France après la fin de la "Jungle" la semaine dernière. Les derniers bus sont partis peu après 12h, emmenant les derniers des "3.852" migrants évacués au total, selon les chiffres de la préfecture d'Île-de-France. Derrière eux : tentes ouvertes, matelas jonchés de feuilles, couvertures et déchets...

"Je veux juste un endroit calme". "Ça fait un mois que j'étais ici dans une tente, c'est bien de partir", explique Khalid, 28 ans, qui n'a "aucune idée de où on va".  Mohamed Mardi, un Soudanais de 28 ans, est arrivé d'Italie la veille après avoir reçu "des coups de fil". "Nous avons traversé la mer pour une raison, je veux juste un endroit calme pour vivre". "On a les places pour héberger tout le monde", a assuré la ministre du Logement Emmanuelle Cosse sur place, alors que la recherche des hébergements a relevé de la gageure jusqu'à la dernière minute.

Orientés vers des centres d'accueil. La ville de Paris a pris en charge 450 personnes vulnérables (mineurs, familles, femmes isolées), selon la maire Anne Hidalgo, également sur les lieux, qui a annoncé l'ouverture dans les prochains jours du "centre d'accueil humanitaire" pour migrants prévu dans la capitale. Près de 600 membres des forces de l'ordre étaient mobilisés. "C'est une grosse opération", a insisté le préfet de la région Île-de-France Jean-François Carenco, qui vise à orienter plusieurs centaines de personnes vers 74 centres d'hébergement en Île-de-France et des gymnases.