Fin de la mise à pied de trois salariés grévistes des Fonderies du Nord

Manifestation contre la loi Travail
La réforme du code du travail proposée par Myriam El Khomri génère une intense mobilisation © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Le dirigeant de l'entreprise de métallurgie a annoncé la réintégration de trois salariés menacés de licenciement après avoir fait grève contre la loi Travail.

Trois salariés d'une entreprise de métallurgie, menacés de licenciement et mis à pied pour avoir fait grève contre la loi Travail le 31 mars, ont réintégré l'entreprise vendredi. "Après avoir longuement et mûrement réfléchi, j'annonce que j'ai décidé de renoncer purement et simplement au projet de licenciement pour faute grave" de ces trois personnes, a écrit François Segard, PDG des "Fonderies du Nord", dans une lettre adressée aux délégués du personnel de l'entreprise.

Rétropédalage. Face aux difficultés que traverse la société, située à Hazebrouck, "je n'ai pas supporté que trois personnes de l'entreprise, quand tout le monde est sur le pont pour défendre ce qu'il nous reste, choisissent, au plus mauvais moment, de quitter le navire pour aller manifester contre cette mesure", a affirmé le dirigeant dans cette lettre. "Je n'ai pas supporté ce décalage entre la réalité dans laquelle nous nous battons et cette atmosphère de rébellion que je ne comprends pas", a-t-il ajouté.

Vendredi, alors que ces trois salariés étaient convoqués par la direction, une centaine de membres de la CGT ont manifesté devant l'entreprise pour protester contre ces sanctions. Le 1er avril, les trois employés, membres de la CGT, avaient reçu "une convocation à un entretien préalable à licenciement éventuel pour faute grave" après avoir fait grève le 31 mars. "Nous envisageons de procéder à votre licenciement pour faute grave (...). Alors que notre entreprise se trouve en grand danger de survie (...), nous sommes confrontés à une absence inopinée de votre part qui désorganise [la] production", pouvait-on lire dans les trois lettres reçues par les salariés.