Fillette noyée à Berck : Fabienne Kabou condamnée à 20 ans de prison ferme

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avec AFP , modifié à
Fabienne Kabou a été condamnée vendredi à 20 ans de prison ferme pour infanticide.

Fabienne Kabou a été condamnée vendredi à 20 ans de réclusion criminelle par les assises du Pas-de-Calais, après avoir été reconnue coupable d'avoir assassiné sa fillette en l'abandonnant sur une plage de Berck à marée montante en 2013. "L'accusée est condamnée à 20 ans de prison pour assassinat", a déclaré la présidente du tribunal, Claire Le Bonnois, affirmant que la cour avait retenu l'altération du discernement. Dix-huit ans de prison ferme avait été requis à son l'encontre. Elle encourait la réclusion criminelle à perpétuité.

Un verdict "effrayant" pour une femme "malade", a déclaré son son avocate, Me Fabienne Roy-Nansion, à l'issue d'un procès de cinq jours aux assises du Pas-de-Calais, à Saint-Omer. Elle "envisage de faire appel". Même son de cloche, paradoxalement, du côté des parties civiles. "On envoie cette femme qui a commis un acte criminel pendant 20 ans en prison alors que nous savons qu'il s'agit d'une grande malade mentale", a déclaré Me Christian Saint-Palais, avocat de Michel Lafon, le père de la fillette.

Obligation de soins. La Cour d'assises a également ordonné "un suivi psycho-judiciaire avec injonction de soins" de Fabienne Kabou, a ajouté sa présidente Claire Le Bonnois. Trois psychiatres ont conclu que Fabienne Kabou présentait une "pathologie psychiatrique de type paranoïa délirante", mais d'autres ont contesté cette thèse, parlant simplement d'"un trouble psychique".

Un acte avec préméditation. Selon ses aveux, Fabienne Kabou s'était rendue le 19 novembre 2013 de son domicile à Saint-Mandé, en région parisienne, à Berck dans le but de noyer Adélaïde, qui, durant sa courte vie, n'aura pas eu d'existence légale, faute d'avoir été inscrite à l'état civil. Dès le premier jour du procès, Fabienne Kabou, d'origine sénégalaise, avait dit à la Cour n'avoir "pas d'autre explication que la sorcellerie" à son geste criminel. Mais, peu de preuves accréditant cette thèse, la sorcellerie avait été écartée par son avocate et des psychiatres. Pour eux, les explications mystiques de Fabienne Kabou étaient une façon pour l'accusée de ne pas admettre sa maladie.