Feu vert au premier parc pilote hydrolien marin français

Ces parcs dits "pilotes" visent à expérimenter cette technologie qui n'est pas encore mature.
Ces parcs dits "pilotes" visent à expérimenter cette technologie qui n'est pas encore mature. © JEAN-PAUL BARBIER / AFP
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avec AFP , modifié à
L'arrêté autorisant ce parc de sept turbines sous-marines transformant la force des courants marins en électricité a été publié mardi sur le site internet de la préfecture. 

L'Etat a donné son feu vert au premier parc pilote hydrolien marin français, qui doit être construit par le groupe de construction navale DCNS et EDF dans le raz Blanchard, au large de Cherbourg, a-t-on appris mardi auprès de la préfecture de la Manche.

Un autre projet aussi validé. L'arrêté autorisant ce parc de sept turbines sous-marines transformant la force des courants en électricité a été publié mardi sur le site internet de la préfecture. Un autre projet, de quatre turbines, également dans le raz Blanchard, a aussi reçu le feu vert préfectoral mais son initiateur Engie a annoncé en janvier son abandon. General Electric, son fournisseur, a décidé d'arrêter le développement de sa turbine hydrolienne, selon des sources proches du dossier.

Normandie Hydro. Ces parcs dits "pilotes" visent à expérimenter cette technologie qui n'est pas encore mature pour ensuite lancer de véritables fermes commerciales. Baptisé Normandie Hydro, le projet de DCNS et EDF, détenus respectivement à 65% et 83% par l'Etat, est estimé à 112 millions d'euros, dont environ 50 millions d'euros de subventions. DCNS table sur une mise en service en 2019. Le parc aurait une puissance de 14 MW soit l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 10.000 à 13.000 personnes, selon DCNS.

Des courants très forts. Les machines, de 16 mètres de diamètre, seront situées à 3,5 km de Goury (Manche), à une trentaine de mètres de profondeur, sur une surface de 28 hectares, selon le rapport d'enquête publique. Les courants du raz Blanchard sont parmi les plus forts au monde. Une seule hydrolienne sous-marine, plus petite (1 MW) a déjà produit de l'électricité au large des côtes française : celle de la PME quimperoise Sabella. L'hydrolienne de 10 m de diamètre a alimenté Ouessant entre novembre 2015 et avril 2016.

Un test en cours au Canada. Mais DCNS teste depuis novembre un hydrolienne de même type que celles du futur parc pilote, dans la baie de Fundy au Canada. Selon le syndicat des énergies renouvelables (SER), une quinzaine d'hydroliennes de 0,1 MW à 3 MW de puissance produisent actuellement de l'électricité dans le monde dans des parcs d'essais raccordés au réseau, au large de l'Ecosse, des Pays-Bas, du Canada et du Japon. Il existe par ailleurs des hydroliennes fluviales mais leur puissance est beaucoup plus faible.