Fêtes de Bayonne : une 80e édition sous haute surveillance

Les fêtes de Bayonne auront bien lieu, mais bénéficieront d'un dispositif de sécurité accru.
Les fêtes de Bayonne auront bien lieu, mais bénéficieront d'un dispositif de sécurité accru. © IROZ GAIZKA / AFP
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Stéphane Place et avec AFP , modifié à
Pour la 80ème édition des traditionnelles célébrations, le dispositif a été amplement renforcé et le programme chamboulé afin de garantir une sécurité maximale pour les "festayres".  

Renforts militaires et policiers, programme modifié… les fêtes de Bayonne, qui s'ouvrent mercredi feront l'objet d'une sécurité amplifiée, deux semaines après l'attentat de Nice et au lendemain de l'attaque terroriste d'une église, à Saint-Etienne-du-Rouvray. L'événement, qui célèbre son 80ème anniversaire cette année, doit accueillir jusqu'à dimanche environ un million de "festayres", comme on dit en gascon, vêtus traditionnellement de rouge et blanc.

C'est en effet, selon l'Office du tourisme de Bayonne, le "cinquième plus gros rassemblement populaire au monde". Pour l'occasion, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques et la ville de Bayonne ont pris une série de mesures supplémentaires pour sécuriser ces fêtes mêlant cinq jours durant tradition, musique, danses, chants et corridas. 

Un programme chamboulé. Tout d'abord, le programme des festivités a été quelque peu revu, comme l'a expliqué au micro d'Europe 1, le président des fêtes bayonnaises, Henri Lauqué : "On va réduire au minimum, puisqu'on va ouvrir avec le roi Léon (icône des fêtes depuis 1949 ; ndlr) et c'est tout". Pour éviter le rassemblement d'une foule trop compacte, la cérémonie d'ouverture de la manifestation s'ouvrira donc sans le traditionnel "lancer de clef", qui se faisait depuis le balcon de la mairie devant des dizaines de milliers de personnes. Un changement "provisoire, on l'espère".   

Ce n'est pas le seul bouleversement que va connaître cette 80ème édition : "Malheureusement, la 'Journée des enfants' qui est aussi une concentration énorme dans les remparts de la ville de milliers d'enfants" va être annulée, a également indiqué le président du comité des Fêtes. "On sentait déjà, depuis quelque temps avant les fêtes, que le cœur n'y était pas trop pour la journée des enfants… donc il valait mieux supprimer cette journée". 

Une présence policière et militaire accrue. Au niveau du dispositif pur de sécurité, le périmètre où se dérouleront les festivités ne sera désormais plus accessible par quatre points d'entrées, contre sept l'an dernier, afin de mieux filtrer et surveiller les allers-et-venues. D'après nos informations, quatre compagnies de CRS – soit entre 70 et 80 hommes ont également été mobilisées en renfort.  

Au total, les effectifs des forces de l'ordre et des services de secours qui encadreront les festivités ont été sensiblement augmentés : cette année, ils seront 1.900, contre 1.800 en 2015. 60 militaires de l'opération Sentinelle seront associés à cette présence.

Des blocs de béton pour empêcher l'accès de véhicules. D'autre part, afin d'éviter toute intrusion d'un véhicule à l'intérieur des remparts de la ville, des chicanes seront installées aux différentes entrées. L'objectif est d'éviter qu'une attaque comme celle de Nice puisse avoir lieu. Le 14 juillet dernier, à l'issue du feu d'artifice, un camion avait foncé dans la foule réunie, tuant 84 personnes. L'attaque, commise par un Tunisien de 31 ans avait été revendiquée deux jours plus tard par l'Etat islamique.

"Je vais continuer à faire les fêtes de Bayonne". Si aucune menace particulière ne plane sur la manifestation, ont assuré la préfecture et la municipalité, les festayres bouderont-ils pour autant cette dernière compte tenu du contexte actuel ? "Les fêtes, faut continuer, mais moi je ne viendrai pas cette année. J'ai peur", confie une passante au micro d'Europe 1.

A l'inverse, un jeune homme de 31 ans, fidèle de l'événement depuis longtemps, assure : "Depuis l'âge de 18 ans, j'ai toujours fait les fêtes de Bayonne et je vais continuer à les faire. L'inquiétude, on l'a toujours un peu, forcément… Mais si on commence à faire ça, après on ne fait plus rien".