"Faites l'amour, pas la gayre": un kiss-in à République en guise de contre-Manif pour tous

kiss-in, manif pour tous octobre 2016 crédit : FRANCOIS GUILLOT / AFP - 1280
Des opposants à la Manif pour tous ont organisé un kiss-in dimanche
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avec AFP , modifié à
Des militants anti-Manif pour tous ont pris le contre-pied de la manifestation en organisant un "kiss-in" dans les rues de Paris.

"Qui êtes-vous pour nous juger ?" Un "kiss-in" a réuni dimanche une centaine de personnes à Paris, notamment des couples homosexuels venus "répondre à la haine propagée par la Manif pour tous en se faisant des bisous".

"Répondre à un acte de haine par un acte d'amour". "Le but du jeu était de ne pas laisser la rue à la Manif pour tous", dont 24.000 sympathisants, selon la police (200.000 d'après les organisateurs), défilaient dans le même temps dans l'ouest de la capitale, et "de répondre à un acte de haine par un acte d'amour", a expliqué Jacky Majda, fondateur du collectif "Touche pas à mon mariage pour tous", à l'origine de ce troisième "kiss-in".

"Quel que soit le prochain président, il ne reviendra pas sur la loi Taubira. Le prochain combat, c'est l'ouverture de la PMA [procréation médicale assistée] aux couples de femmes et la GPA 'éthique', c'est-à-dire sans contrepartie financière", a ajouté cet enseignant.

kiss-in, manif pour tous crédit :FRANCOIS GUILLOT / AFP

© AFP

Une loi qui permet la libération de la parole homophobe. Sur des pancartes, on pouvait lire : "Faites l'amour, pas la gayre", ou encore "Dans mon genre je suis pas mâle". Au pied de la statue de place de la République, des jeunes filles s'époumonent : "la Manif pour tous, c'est dégueulasse", "anti-patriarcat", "changement d'état civil et PMA pour tous, sinon ça va péter". Au mugissement d'une corne de brume, des couples gays et lesbiens s'embrassent langoureusement.

Parmi eux, Elodie et Amélie Voisin-Branchereau, qui se sont mariées fin août. Pour ces trentenaires, si la loi autorisant le mariage des couples homosexuels a contribué à "libérer la parole homophobe", elle a permis à l'inverse à "beaucoup d'homosexuels de se libérer". "Dans les familles, beaucoup de jeunes ont fait leur coming-out à ce moment-là", affirme Elodie. En fauteuil roulant à la suite d'une agression homophobe, Jean-Christophe Huk, 50 ans, enlace tendrement son compagnon. Mais prévient : "La prochaine fois, on répondra par des coups."