Evacuation d'un campement de migrants à la halle Pajol à Paris

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Photo d'illustration. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
Plusieurs centaines de migrants qui s'étaient regroupés devant la halle Pajol dans le nord de Paris ont été évacués, mercredi matin.

Un campement de plusieurs centaines de migrants, qui s'était reconstitué à Paris devant la halle Pajol (18e arrondissement), théâtre l'an dernier d'une évacuation musclée, a commencé à être évacué dans le calme mercredi matin.

500 migrants. L'opération menée par la préfecture de région, la préfecture de police, la ville de Paris, les associations Emmaüs et France Terre d'asile et l'Office français de l'intégration et de l'immigration (Ofii), a démarré peu avant 6h30. Le campement, qui avait commencé à se réinstaller mi-juin, comptait environ 500 occupants, selon une estimation de la préfecture de région mardi. Les migrants, essentiellement soudanais, afghans et érythréens, ramassaient leurs affaires dans les tentes et se pressaient pour monter dans les bus et être emmenés dans 70 centres d'hébergement en Île-de-France. A proximité, plusieurs dizaines d'autres migrants étaient massés derrière un cordon policier, espérant rejoindre la halle pour être emmenés vers des centres d'hébergement.

Paris ou rien. "Il y a une mobilisation extraordinaire de l'Etat et de la ville de Paris", a salué Bruno Morel, directeur général d'Emmaüs France. "Mais Paris ne peut pas tout concentrer sinon on va à l'explosion. Il faut qu'on arrive à une approche nationale". Le préfet de région Jean-François Carenco reconnaissait de son côté avoir "du mal à comprendre le niveau d'exigence des gens" : "Beaucoup ont connu la guerre ou la dictature et ne veulent pas aller en province ou dans un centre d'hébergement en Île-de-France".

Des opérations qui se multiplient. Il s'agit de la 25e opération de ce type depuis juin 2015, concernant au total plus de 11.300 personnes. Le 8 juin 2015, la halle Pajol avait été le théâtre d'une dispersion très critiquée, notamment par le Défenseur des droits Jacques Toubon qui avait "fermement" dénoncé une opération menée "sans respect du cadre légal" et recommandé "que de telles interventions ne se renouvellent pas". Depuis, les campements se sont régulièrement reconstitués dans ces quartiers proches de la gare du Nord, débouchant à chaque fois sur une opération de mise à l'abri. Depuis trois semaines, près de 1.900 personnes ont ainsi été évacuées des jardins d'Eole voisins (le 6 juin) et près de 400 de l'esplanade entre les stations de métro Stalingrad et La Chapelle (le 16).