Évacuation de Notre-Dame-des-Landes : "C'est pelleteuse pour tout le monde"

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Les forces de l'ordre ont commencé à évacuer la Zad de Notre-Dame-des-Landes lundi © LOIC VENANCE / AFP
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Jean-Sébastien Soldaini, avec A.H. , modifié à
Près de trois mois après l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, l'expulsion des occupants de la Zad a débuté lundi matin. Les zadistes dénoncent la méthode.
REPORTAGE

Vingt-quatre heures après le coup d'envoi de l'intervention des forces de l'ordre, le climat reste tendu dans la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Les premières expulsions et destructions ont eu lieu lundi matin, et les opérations doivent reprendre mardi matin à 6 heures. Sur place, les zadistes sont partagés entre la surprise face à l'ampleur de l'opération, et la résignation.

"Dans les clous ou pas, même tarif". Lundi, entre deux salves de gaz lacrymogène, certains zadistes ont tenté de sauver la structure d'une yourte implantée au lieu-dit Les Cent Noms, un secteur pourtant occupé par des agriculteurs qui se disaient prêts à négocier avec l'Etat. Camille a vu la pelleteuse à vingt mètres de sa cabane. "Comment peuvent-ils justifier tout ce qu'ils disent depuis quatre mois, que ce sera des expulsions ciblées ? C'est pelleteuse pour tout le monde. Que tu essaies de rentrer dans leurs clous ou pas, c'est le même tarif", dénonce-t-il.

Les zadistes espèrent des renforts. Toute la journée, la centaine de zadistes présents a espéré l'arrivée de renforts. En vain. "Vu que c'était une surprise aussi, on ne les attendait pas si tôt, c'est clair qu'au début on n'avait pas l'avantage", reconnaît Camille". "Il n'y a pas d'effet de masse, ça c'est clair. On n'est pas assez nombreux, on n'est pas assez équipés", déplore un autre militant. Bertrand, lui, ose croire à un sursaut : "Peut-être qu'une partie va commencer par venir samedi à Nantes pour le grand rassemblement". Le risque d'ici là pour les zadistes, c'est que les autorités aient déblayé bien au-delà des quarante installations ciblées au départ.