Évacuation de la ZAD de Kolbsheim : "On veut juste protéger des arbres"

200 personnes doivent être évacuées de la ZAD.
200 personnes doivent être évacuées de la ZAD. © LOIC VENANCE / AFP
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Arthur Helmbacher et Aude Vernuccio, édité par Antoine Terrel , modifié à
Alors que 200 personnes doivent être évacuées lundi de la ZAD située près de Strasbourg, et que des heurts ont éclaté entre les forces de l'ordre et les zadistes, une militante a témoigné son écoeurement au micro d'Europe 1.
TÉMOIGNAGE

Des heurts ont éclaté lundi vers 6h30 et opposé des gendarmes et les zadistes de Kolbsheim qui luttent contre le démarrage du chantier d'une rocade autoroutière près de Strasbourg. Les forces de l'ordre sont intervenues tôt lundi matin à l'aide de gaz lacrymogène pour repousser une centaine de manifestants massés aux abords de la ZAD jusqu'à l'entrée du village de Kolbsheim. 200 personnes doivent être évacuées. Michelle, habitante de Kolbsheim, a témoigné sur Europe 1, se disant "écœurée" par l'attitude des forces de l'ordre. 

"Ma mère m'a dit : 'c'est la guerre'". "C'est quand même incroyable qu'il y ait des CRS qui chargent alors qu'on veut juste protéger des arbres", s'est-elle indigné. "Il y a des personnes âgées qui sont descendues du village simplement pour protéger le village, l’environnement, notre forêt (...) Depuis 5 heures, les cloches sonnent dans le village pour que les villageois se rassemblent". "Ma mère vient de m'envoyer un message me disant 'c'est la guerre'", a-t-elle encore témoigné. "Je suis écœurée. Mon fils est là, j'ai grandi ici, on a joué dans cette forêt, on a fait des cabanes, c'est dégueulasse". 

Pourquoi y a-t-il une ZAD à Kolbsheim, près de Strasbourg ? 

Les gendarmes sont arrivés et ont chargé les civils présents. "Vers 4h30, on a vu des voitures de gendarmes qui circulaient tout autour de la Zad. On a sonné le tocsin et pas loin de 300 personnes se sont mobilisé et qui sont venues vers 5h du matin sur zone, avec entre autres des élus, dont la maire de Schiltigheim, celui de Kolbsheim", témoigne Mickaël, un zadiste sur Europe 1. 

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"Les gendarmes sont arrivés et ont chargé les civils présents. Ils ont avancé petit à petit pour occuper la Zad", commente-t-il encore. "On a réussi à gagner un peu de temps pour que des élus viennent discuter, ils ont échangé avec une personne de la préfecture, mais à la fin de la discussion, il y a eu une grenade lacrymogène lancée sur la foule". 

"Il y a eu une grande mobilisation des gens des villages alentours. Les gens n'ont pas envie de lâcher, on craint que ça se passe comme à Sivens où toute la forêt a été rasée et le projet abandonné", craint le zadiste sur Europe 1.