Europe 1 vous emmène dans un Ehpad : "Ils nous racontent beaucoup de choses de la vie ancienne"

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Grégoire Duhourcau , modifié à
Europe 1 s'est rendu dans un Ehpad jeudi, alors que le gouvernement s'apprête à recevoir les conclusions d'un rapport sur la prise en charge des personnes âgées.
REPORTAGE

Le gouvernement reçoit jeudi un rapport très attendu avec des propositions pour mieux prendre en charge le grand âge. A cette occasion, Nikos Aliagas s'est rendu dans un Ehpad francilien afin de rencontrer ceux qui y vivent ou qui y travaillent.

"Nous ne sommes pas un hôpital." "Nous avons 120 résidents, ainsi qu’un accueil de jour Alzheimer de 12 places, la moyenne d’âge étant de 88 ans", commence par décrire Marc, le directeur de l'établissement. Et sa plus grande préoccupation est de "faire en sorte d'accueillir des citoyens : "Nous ne sommes pas un hôpital. Nous sommes un Ehpad, certes, mais une résidence avant tout. Nous sommes l’un des derniers domiciles, sinon la dernière résidence de nos aînés."

Un peu plus loin, Nikos Aliagas rencontre Aïsha, la standardiste. Des photos sont accrochées au mur derrière elle. Il s'agit des "résidents qui ont tendance à fuguer" : "On fait attention." Marc tient à préciser qu'il "n’aime pas trop le terme de fugue". "Nous ne sommes pas dans une prison. N’importe quel résident a le droit de sortir à n’importe quelle heure du jour et de la nuit", explique-t-il. Mais parmi les résidents de son Ehpad, il y a "des personnes qui se mettent en danger si elles sortent seules" : "Par exception, certaines personnes atteintes de certains troubles, certaines démences, sont invitées à sortir accompagnées."

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Un peu plus loin, l'animateur d'Europe 1 croise la route d'une résidente âgée de 96 ans, accompagnée de sa fille. "Elle devenait très dépendante, ça restait très compliqué de rester chez elle. J’ai vécu cinq ans chez elle mais c’était très, très lourd à assumer. J’ai longtemps attendu avant de le faire mais là, ce n’était pas possible autrement", confie cette dernière. Aujourd'hui, tout va bien. Sa mère "est visitée tous les deux jours". Et surtout, "elle est heureuse" : "C'est un bonheur pour moi de venir la voir." Un bonheur partagé visiblement. "Ma fille, c’est mon bonheur", confie la résidente.

"Il y a malheureusement beaucoup de résidents qui ne reçoivent personne." Mais tous n'ont pas cette chance. "Nous voyons très peu de petits-enfants qui viennent rendre visite à leurs aînés", relate Marc. "Il y a malheureusement beaucoup de résidents qui ne reçoivent personne. Voilà pourquoi nous sommes inscrits dans une démarche intergénérationnelle. Nous accueillons énormément de stagiaires, des dizaines de stagiaires des lycées de toute l’Ile-de-France qui viennent assurer ce lien intergénérationnel indispensable."

Un échange entre des générations différentes que Fatima, 23 ans et auxiliaire de vie, apprécie tout particulièrement : "On apprend beaucoup de choses avec eux. Ils nous racontent beaucoup de choses de la vie ancienne, qu’on ne connaît pas. Ils ont vécu plus de choses graves que nous." En écoutant leurs histoires, Fatima s'occupe des résidents. "On leur fait la douche, on les stimule à manger", décrit-elle. Même si certains résidents ne sont "pas toujours faciles, agressifs", il faut "être patiente, à l’écoute des résidents, les accompagner, être là quand ils en ont besoin", poursuit Fatima.

A la fin de la visite, Marc profite du micro qui lui est tendu pour exprimer ce qu'il attend du gouvernement après la remise du rapport. Sa requête est simple : "des effectifs" et "que la question du sujet âgé revienne au premier plan dans notre société".