Europacity : des élus locaux réaffirment leur soutien au projet contesté

Le projet, d'une valeur de 3,1 milliards d'euros, est contesté.
Le projet, d'une valeur de 3,1 milliards d'euros, est contesté. © AFP PHOTO / ALLIAGES ET TERRITOIRES / HO
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avec AFP
Le projet, d'une valeur de 3,1 milliards d'euros, entend attirer 31 millions de visiteurs, mais il est contesté par les milieux écologistes et les commerçants.

Des élus du Val-d'Oise, où doit s'implanter le mégacomplexe de commerces et de loisirs Europacity, ont réaffirmé dimanche leur soutien à ce projet contesté dont ils attendent des milliers de créations d'emploi. Ces élus revendiquant un "consensus" "transpartisan" étaient réunis en conférence de presse autour du maire PS de Gonesse Jean-Pierre Blazy, alors que les opposants se rassemblaient à quelques kilomètres, sur le site devant accueillir Europacity  au nord de Paris, entre les aéroports de Roissy et du Bourget.

Projet à 3,1 milliards d'euros. Porté par Immochan, la filiale immobilière du groupe Auchan, et le conglomérat chinois Wanda, Europacity est un projet à 3,1 milliards d'euros qui entend attirer 31 millions de visiteurs (gratuits et payants) par an. Il est contesté autant par les milieux écologistes opposés à l'"artificialisation" de ces terres agricoles, rares en grande banlieue parisienne, que par des commerçants inquiets du risque de "cannibalisation" de leurs emplois. Ces opposants avaient soufflé en février : en raison d'une étude d'impact "insuffisante", la justice administrative avait annulé l'arrêté de création de la zone d'aménagement dite du "triangle de Gonesse" - 280 hectares dont 80 destinés à Europacity. L'Etat a depuis fait appel.

"Intégrisme écologique". Vice-président LR du conseil départemental Philippe Sueur, députée LREM de la circonscription Zivka Park, sénateurs Arnaud Bazin et Rachid Temal - respectivement LR et PS - ... Tous ont affirmé, devant le directeur général d'Europacity Benoît Chang assis au premier rang, que le projet allait contribuer au développement de cette zone déshéritée du Val-d'Oise. "Une minorité agissante met en cause un choix très majoritaire du département", a souligné Arnaud Bazin, mettant en garde contre le "précédent" du projet d'aéroport Notre-Dame-des-Landes, initié en 1963 avant d'être abandonné cette année. Jean-Pierre Blazy a lui déploré l'"intégrisme écologique" des opposants.

"Bénéficier des emplois et de la richesse". Alors que leurs propos étaient ponctués par le bruit des avions ralliant Roissy, le sénateur Rachid Temal a soutenu que les habitants du département ne devaient plus avoir à se contenter de "regarder passer les avions", mais "bénéficier des emplois et de la richesse" promises du fait de cet emplacement stratégique. Europacity table sur 10.000 créations d'emploi pour son seul projet. L'aménagement du triangle de Gonesse inclut également la construction d'une gare et d'un quartier d'affaires. Depuis que le gouvernement a décidé de reporter à 2027 la construction de cette gare, Europacity ne prévoit plus que d'ouvrir "partiellement" en 2024.