Euro 2016 : nombreuses peines de prison ferme après les incidents à Marseille

Stade Vélodrome pendant la rencontre Angleterre - Russie
Stade Vélodrome pendant la rencontre Angleterre - Russie © AFP
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avec AFP , modifié à
Le tribunal correctionnel de Marseille a prononcé lundi neuf peines de prison ferme et une peine de prison avec sursis contre six supporters britanniques, trois Français et un Autrichien qui ont participé aux violences en marge de Russie-Angleterre.

Les peines sont exemplaires. Seul un des neuf supporters arrêtés a été condamné à une peine de sursis, les autres ont tous été condamnés à purger une peine de prison ferme. Presque tous n'avaient jamais été condamnés et avaient consommé énormément d'alcool. Aucun des 150 hooligans russes, très organisés et déterminés, impliqués dans ces rixes qui ont fait 35 blessés -dont la quasi-totalité sont anglais- n'a été interpellé ou jugé.

Les peines pour les Français. David Palmeri, un Français de 29 ans, a écopé de la peine la plus lourde, deux ans de prison dont un an ferme pour avoir frappé jeudi soir, dans les environs du Vieux-Port, trois personnes qui n'ont pas été identifiées, à coups de pieds, de poing et de ceinture. Il avait également volé un drapeau et arraché le maillot d'un supporter anglais. Les deux autres Français ont écopé de six mois avec sursis (seul prévenu à échapper à la prison ferme) et quatre mois ferme. Un Français, Christopher André, s'est distingué en reconnaissant le jet... d'une trentaine de canettes sur les policiers : "je préfère voir grand", a-t-il maladroitement expliqué. Torse nu, drapeau anglais sur le dos, il avait ensuite été blessé au couteau en se battant avec des Russes. Après s'être fait recoudre à l'hôpital, il est retourné au Vieux-Port où il a été arrêté, un poing américain dans la poche. "C'était débile, il n'y avait pas vraiment de but", a-t-il dit. "Vous avez pour vous votre franchise", a souligné la présidente. Avant de prononcer une peine de quatre mois ferme.

Les peines pour les Anglais. Les six Britanniques, qui avaient lancé des cannettes ou des bouteilles sur les policiers sans faire de blessés, ont été condamnés à des peines allant jusqu'à trois mois ferme. Parmi eux, Ian Hepworth, un infirmier psychiatrique de 41 ans, a écopé de trois mois de prison ferme et deux ans d'interdiction du territoire français. "Mon métier, c'est d'aider les gens, j'ai fait quelque chose de stupide", s'est-il excusé à l'audience, assurant n'avoir jamais eu l'intention de toucher les policiers en jetant, à une distance de 8 mètres, des bouteilles en verre. "Je voulais impressionner mes nouveaux amis français", a précisé M. Hepworth, un des deux supporters anglais pour expliquer son comportement. 

Interdiction de territoire. Un autre supporter, Alexander Booth, un Britannique âgé de 20 ans, a écopé de deux mois de prison avec sursis et deux ans d'interdiction de territoire. Encore vêtu de son tee-shirt blanc de l'équipe d'Angleterre, il a reconnu avoir lancé un gobelet de bière en plastique et avoir fait un doigt d'honneur en direction des gendarmes, sur le Vieux-Port, samedi soir. "Je m'excuse auprès des habitants et de la police de Marseille. J'étais au mauvais endroit au mauvais moment", a déclaré en anglais ce chef cuisinier se décrivant comme "travailleur": "Ça ne me ressemble pas".

Le procureur André Ribes a souligné que selon les gendarmes, une bouteille en verre avait été lancée et qu'il avait visé délibérément les jambes, en dessous du bouclier des gendarmes mobiles. "Le but est que ces incidents ne se reproduisent pas", a ajouté le magistrat.