ETA : les cinq personnes interpellées transférées à Paris

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Paris et Madrid estiment que ces arrestations sont "un coup" porté à ETA (image d'illustration de l'arrestation en Espagne) © IROZ GAIZKA / STR / AFP
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avec AFP , modifié à
Les cinq personnes interpellées vendredi font l'objet d'une enquête préliminaire, notamment pour "association de malfaiteurs terroriste".

Les cinq personnalités de la société civile basque interpellées vendredi soir dans une opération policière franco-espagnole, présentée par Paris et Madrid comme "un coup" porté à l'organisation séparatiste basque ETA, ont été transférées lundi matin par avion de Bayonne au Parquet antiterroriste à Paris, a appris l'AFP de sources proches du dossier.

Une importante saisie d'armes. Le Parquet antiterroriste avait ouvert une enquête préliminaire avec les qualifications "d'association de malfaiteurs terroriste et infractions sur la législation sur les armes et les explosifs en bande organisée, le tout en relation avec une entreprise terroriste". "Une importante saisie d'armes, d'explosifs et de munitions" avait été réalisée, selon le ministère de l'Intérieur. Au total, cette saisie représente près de 2m3 d'armement, précise-t-on de sources proches du dossier.

Les cinq personnalités placées en garde à vue à la Police judiciaire de Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques, affirment avoir voulu "détruire" ces armes pour "enclencher le processus de désarmement d'ETA", qui a renoncé depuis 2011 à la violence.

Des circonstances troubles. Toutefois, le mystère reste entier quant aux circonstances dans lesquelles ces personnalités sont entrées en possession de ce stock d'armes d'ETA, qui, selon elles, "représente 15% de l'arsenal" de l'organisation clandestine. Celle-ci, d'après les spécialistes de la lutte antiterroriste, ne compterait plus qu'une trentaine de membres. 

Un renoncement à la violence. ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays Basque et Liberté), née en 1959 dans la lutte contre la dictature franquiste, a commis des attentats ayant causé la mort de 829 personnes, selon les autorités espagnoles et françaises. En octobre 2011, l'organisation avait renoncé à la violence, mais n'a pas remis ses armes et refuse de se dissoudre. À l'agonie, elle veut négocier avec l'Espagne et la France sur le sort de ses quelque 400 membres détenus dans ces deux pays, ce que Madrid et Paris refusent.