Erreur médicale mortelle à Bordeaux : relaxe pour l'hôpital, sursis pour les deux infirmières

L'institut Bergonié a été relaxé dans cette affaire d'erreur médicale mortelle.
L'institut Bergonié a été relaxé dans cette affaire d'erreur médicale mortelle. © Capture Google
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avec AFP
Une élève-infirmière et une infirmière ont été condamnées lundi à de la prison avec sursis pour avoir commis une erreur médicale, tuant un patient, en 2014.

Le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné lundi une infirmière et une ancienne élève-infirmière à six mois de prison avec sursis tout en prononçant la relaxe du centre anti-cancer, où était décédé un patient après l'injection d'un médicament qui ne lui était pas destiné. La présidente du tribunal, Cécile Ramonatxo, a suivi les réquisitions du ministère public pour cet homicide involontaire. Elle a déclaré les deux jeunes femmes "coupables", estimant que l'élève-infirmière avait été "particulièrement négligente" en prenant la seringue de chlorure de potassium et en l'injectant. Concernant l'infirmière qui l'encadrait, la condamnation ne sera pas inscrite au casier judiciaire. 

Relaxe du centre anti-cancer. La relaxe pour l'institut Bergonié a été notamment motivée par le fait qu'il y a eu "rupture dans la chaîne d'administration du produit" par les deux femmes. "Le tribunal a constaté qu'il n'y avait pas de faute établie donc le tribunal a relaxé. C'est un dossier dans lequel, quel que soit le côté dramatique, quand il n'y a pas de faute, il n'y a pas de faute", a déclaré l'avocat de l'Institut Bergonié, Benoît Ducos-Ader. "Il y a une négligence, un défaut de surveillance, tout ce que l'on peut constater comme erreur humaine", a-t-il poursuivi, précisant que les parties civiles étaient "d'ores et déjà en cours d'indemnisation".

Elle injecte le mauvais produit au patient. Le 10 septembre 2014, une élève-infirmière en troisième année avait effectué une intraveineuse directe de chlorure de potassium, qui s'administre normalement dans une perfusion, à la place d'une injection de corticoïdes pour calmer les nausées du patient. Le chlorure de potassium était destiné à une autre malade. L'élève avait interverti les deux seringues et le patient avait immédiatement fait un arrêt cardiaque. L'infirmière qui l'encadrait n'avait pas vérifié juste avant l'injection s'il s'agissait de la bonne seringue.