Les retraités "maltraités" dans la rue pour dénoncer la hausse de la CSG

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Les retraités protestent contre la baisse de leur pouvoir d'achat. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans plusieurs villes de France, les retraités s'indignent de la hausse de la CSG qui va les toucher sans compensation à partir de 2018.

Quelques milliers de retraités s'estimant "maltraités" ont manifesté jeudi à Paris et dans plusieurs villes pour protester contre la hausse de la CSG qui s’appliquera en 2018 à une majorité d'entre eux. A l'appel de neuf organisations et associations de retraités, les cortèges en province ont rassemblé "trois fois plus de monde" que lors des précédentes mobilisations annuelles des retraités, selon Gérard Gourguechon (Solidaires). 

La hausse de la CSG ne passe pas. Environ 2.000 personnes ont manifesté à Bordeaux, 1.200 à Lille, 900 à Caen, 850 à Toulouse et 700 à Brest, selon les chiffres de la police, ou encore 1.000 à Rouen (chiffre des organisateurs). Ils étaient également quelques centaines à Rennes, Reims, Strasbourg et Besançon. A Paris, plusieurs milliers de personnes défilaient dans l'après-midi au départ de l'opéra Garnier, 10.000 selon les organisateurs. "Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, on n'en veut pas de cette société là", scandaient des manifestants.

Dans la capitale, les banderoles portaient les mentions de "voleurs" ou "CSG, retraite, Macron = racket". Et sur des pancartes les messages suivants : "retraités maltraités" ou encore "Hé ! Jupiter, ne tond pas tous les moutons, tu risques d'avoir froid cet hiver". "Avec la hausse de la CSG, le pouvoir d'achat des retraités va baisser brutalement", dénonce Gérard Gourguechon, représentant du syndicat des retraités Solidaires. "Dans le même temps, le gouvernement supprime l'ISF, baisse l'impôt sur les sociétés, réduit les APL, ça ne passe pas du tout dans l'opinion publique", ajoute-t-il.

Perte de pouvoir d'achat. Près de 60% de retraités, soit 8 millions de personnes, seront touchés l'an prochain par l'augmentation de 1,7 point du taux normal de la CSG, destinée à financer la suppression des cotisations chômage et maladie des salariés du privé. Et même si au 1er octobre les pensions des retraités seront revalorisées de 0,8% pour rattraper l'inflation, "cela ne fait pas le compte", estime Martin Brun, ex-agent RATP de 66 ans. La hausse de la CSG "est la goutte d'eau qui fait déborder la vase car elle s'ajoute à des tas de mesures depuis des années", dit-il en évoquant notamment la suppression de la demi-part fiscale des veuves et veufs.

"Est-ce qu'avec 1.200 euros par mois, on est riche ?", demande Michel, 68 ans, retraité des transports routiers, qui raconte avoir "travaillé pendant 45 ans à raison de 45 heures par semaine", avec "des crédits sur le dos toute (sa) vie". Dès la matinée, des défilés dans plusieurs départements avaient lancé cette journée annuelle de mobilisation des retraités à l'appel de neuf organisations syndicales de retraités (CGT, FO, CGC, CFTC, FSU, Solidaires, FGR) et associations (UNRPA, LSR).