Encadrement renforcé des locations Airbnb : "Ici, ce n'est pas le Far West", estime Ian Brossat

"Il est temps maintenant que les plateformes ne fassent plus n'importe quoi", a insisté lundi Ian Brossat.
"Il est temps maintenant que les plateformes ne fassent plus n'importe quoi", a insisté lundi Ian Brossat. © Europe 1
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Clémence Olivier , modifié à
L'Assemblée nationale a voté vendredi un encadrement renforcé des locations touristiques de type Airbnb. Pour Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris, chargé du Logement, la régulation était nécessaire.
INTERVIEW

"Il est temps de responsabiliser ces plateformes". Lundi, au micro de Patrick Cohen sur Europe 1, Ian Brossat, adjoint PCF à la mairie de Paris, chargé du logement, de l'habitat durable et de l'hébergement d'urgence s'est dit satisfait du vote par l'Assemblée nationale d'un encadrement renforcé des locations touristiques de type Airbnb. Cet article prévoit des sanctions accrues contre les propriétaires et des nouvelles amendes pour les plateformes qui ne respecteraient pas leurs obligations. 

"Nous sommes confrontés depuis cinq ans à un développement frénétique de ce type de locations. Il faut les réguler en responsabilisant les propriétaires et les plateformes, notamment Airbnb, car elles se font de l'argent avec des annonces illégales", constate-t-il avant de rappeler que de nombreuses annonces sont aujourd'hui déposées sur le site d'Airbnb sans le numéro d'enregistrement qui doit être celui de tout loueur de meublé touristique. 

70 % d'annonces illégales. "Depuis le 1er décembre à Paris, il y a un numéro d'enregistrement obligatoire. Lorsque vous voulez louer votre logement, il vous faut ce numéro", explique l'adjoint à la mairie de Paris. "Et la loi précédente précisait que les plateformes devaient retirer les annonces qui n'avaient pas de numéro d'enregistrement. Or, je constate qu'Airbnb, par exemple, maintient des annonces illégales. Ici, ce n'est pas le Far West". 

Selon Ian Brossat, 70 % des annonces parisiennes présentes sur ce type de plateformes de location sont illégales. "Il est temps que les plateformes ne fassent plus n'importe quoi", insiste-t-il. "J'ai rencontré les responsables d'Airbnb. C'est la première fois qu'une entreprise me dit qu'elle ne respectera pas la loi", déplore-t-il. La plateforme argue que la démarche est trop complexe. "En réalité, s'inscrire sur le site de la ville de Paris ça prend deux minutes. Je crois que s'il on est capable de mettre son annonce sur Airbnb, on est capable de s'inscrire sur le site de la ville", ajoute l'adjoint au maire. 

"Des logements en moins pour les Parisiens". "Notre objectif n'est pas de tuer ce secteur", nuance toutefois Ian Brossat. "Il y a un certain nombre de gens qui louent ce logement quelques semaines par an, ça met du beurre dans les épinards. Mais nous n'acceptons pas que des logements se transforment en hôtels clandestins car ce sont des logements en moins pour loger des Parisiens dans une ville déjà tendue." Paris est la première destination au monde pour les locations de types pour Airb'nb.