En région parisienne, l'organisation opaque de pèlerinages à La Mecque

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Jihane Bergaoui, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
REPORTAGE - Selon de nombreux observateurs, l'organisation du pèlerinage à La Mecque est devenu un véritable business opaque, loin de toute réglementation. Démonstration dans une agence de voyage d’Île-de-France.
REPORTAGE

Ce sont des propositions chocs qui vont être remises à Emmanuel Macron pour réformer l'islam de France. Comme vous l'a révélé Europe 1 vendredi matin, l'Institut Montaigne va bientôt remettre un rapport au président de la République avec plusieurs pistes parmi lesquelles une surveillance accrue des flux financiers liés à l'islam, une taxe sur le halal collectée par un nouvel organisme, et l'organisation des pèlerinages plus contrôlée. Sur ce dernier point, le document point l'opacité actuelle des voyagistes. Notre reporter a pu s'en rendre compte en se rendant chez l'un d'eux, en région parisienne. 

En vitrine, la publicité propose un voyage tout-compris vers La Mecque : deux à trois semaines de pèlerinage dans un hôtel 5 étoiles pour un tarif d'environ 5.500 euros par personne. L'agence met en avant son sérieux et ses prestations de qualité, contrairement à certains concurrents qu'elle n'hésite pas à cibler. "Je suis favorable à un "contrôle" des prestations qui peuvent être vendues aux pèlerins, qui sont les premières victimes" de ce système opaque, assure l'un de ses jeunes vendeurs. "C'est une questions de transparence et de sécurité."

Trois mesures chocs pour réorganiser l'islam de France :

>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

Une sous-traitance non-agréée. À l'heure actuelle, pour tenter de limiter les dérives, le consulat d'Arabie Saoudite en France publie chaque année une liste officielle d'une quarantaine d'agences de voyages françaises agréées. "On fait partie des quarante agences agréées" pour 2018, avance le vendeur, dont la structure est en réalité absente de la liste du consulat. Pourtant, son agence a organisé des pèlerinages cette année. "On travaille en collaboration avec d'autres agences de voyage", poursuit-il, incapable de donner le numéro d'agrément fourni par la préfecture. "Vous me posez une colle", admet-il finalement. Cette boutique de Seine-Saint-Denis travaille en réalité comme sous-traitante pour les agences dites "officielles". C'est dans cette jungle des revendeurs que le rapport incite Emmanuel Macron à légiférer pour y voir plus clair.