Un foyer de Moselle prépare les réfugiés dont tous les recours ont été épuisés au retour dans leur pays d'origine 1:38
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avec Gwendoline Debono
Un foyer expérimental de Vitry-sur-Orne accueille les familles dont tous les recours ont été épuisés et les aide à préparer leur retour dans leur pays d'origine.

Dans un immeuble rose délavé de Vitry-sur-Orne, en Moselle, une vingtaine de familles de migrants font le deuil de leur vie en France. Alors que les dirigeants de l'Union européenne présentent ce matin leur position commune pour conclure un accord avec la Turquie et réduire l'afflux de migrants vers l'Europe, dans l'espoir de décourage les candidats à l'exil, ce foyer expérimental aide les réfugiés à préparer leur retour dans leur pays d'origine.

"Tout est négatif ici". "Ils pensaient tous au statut de réfugié politique", explique le directeur du centre. Mais pour ces familles, tous les recours ont été rejetés. La préfecture les a convoqués et leur a donné le choix : repartir encadrés par les forces de l'ordre, ou participer à ce dispositif expérimental pour préparer leur départ. Pour beaucoup, la désillusion est grande : "Tout est négatif ici, c'est une catastrophe", témoigne au micro d'Europe 1 Zenika, qui va rentrer en Bosnie avec son mari.

Quarante-cinq jours de transition. Au départ, les participants sont souvent réticents, reconnaît le gérant du centre. "En arrivant ici, ils nous demandent 'pourquoi nous ?'. On reprend la situation avec eux, en leur opposant le principe de réalité." L'équipe du centre a quarante-cinq jours pour répondre aux questions des familles et les préparer au retour.

Une aide financière au retour. "On essaie de les convaincre de passer par cette solution-là parce qu'on finance le voyage, le train et l'avion", explique une employée du centre. "A l'aéroport, on leur donne une somme d'argent pour financer leur retour. Et on leur explique qu'ils vont prendre un vol public, avec un minimum de fierté." Les volontaires touchent entre 300 et 600 euros. Si la plupart des 82 personnes passées par le foyer l'an dernier se sont laissées convaincre, environ 20% d'entre elles se sont volatilisées au bout d'une ou deux nuits.