En 2016, un rebond de l'apprentissage tiré par l'enseignement supérieur

Dans cette hausse générale, les secteurs tels que l'industrie connaissent un essoufflement.
Dans cette hausse générale, les secteurs tels que l'industrie connaissent un essoufflement. © Philippe HUGUEN/AFP
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avec AFP , modifié à
Le rebond de l'apprentissage est notamment dû à l'essor du dispositif dans l'enseignement supérieur. Les entreprises de 50 salariés et plus profitent aussi de cette hausse. 

Le rebond des entrées en apprentissage (+1,9%) en 2016 résulte essentiellement de l'essor du dispositif dans l'enseignement supérieur, tandis que les diplômes de type CAP ou bac pro poursuivent leur perte de vitesse, selon une étude du ministère du Travail parue lundi.

Formations de niveau bac+2 en forte hausse. L'an dernier, tous secteurs confondus, l'administration a enregistré 288.700 entrées en apprentissage en France entière, en hausse de 1,9% par rapport à 2015 : quelque 275.300 jeunes sont entrés dans le dispositif dans le privé (+1,2%) et 13.400 dans le public (+19,4%). Dans le secteur privé, l'augmentation repose sur les embauches d'apprentis préparant un diplôme de niveau bac+2, en hausse de 5,3%.

Baisse dans les métiers traditionnels. En revanche, "les entrées en formation de niveau CAP (-1,1%) et baccalauréat ou brevet professionnel (-1,3%) sont en baisse", note la Dares. Selon le service des statistiques du ministère, cette baisse s'inscrit dans une "tendance de long terme". "Depuis 2008, le nombre d'entrées d'apprentis au niveau secondaire a diminué de 24%" et "quatre cinquièmes" de ce recul sont dus "à la baisse de l'emploi dans les métiers traditionnels de l'apprentissage" (bâtiment, industrie, coiffure, esthétique, hôtellerie-restauration). Sur l'année 2016, par secteur d'activité, les entrées sont en hausse dans l'industrie (+2,5%) et dans le tertiaire (+1,2%). Elles se stabilisent dans la construction, "après sept années de repli". Elles diminuent en revanche dans l'agriculture (-2,7%).

C'est surtout les entreprises de 50 salariés et plus qui profitent de la hausse (+4,4%), "retrouvant ainsi la tendance structurelle observée depuis 20 ans". La parenthèse de 2015, année où la hausse des recrutements était tirée par les TPE "sous l'impulsion" de l'aide "TPE jeunes apprentis", est terminée. Les embauches d'apprentis y ont reflué de 0,9% en 2016.

Les femmes minoritaires mais un chiffre en constante augmentation. Les femmes ne représentent qu'un tiers des nouveaux apprentis du secteur privé (34,4%), "mais leur part augmente lentement depuis 20 ans (+6 points depuis 1996)". Elles sont, au contraire, légèrement majoritaires dans le public (50,5%). Dans ce secteur, la forte hausse des entrées en apprentissage est "à relier aux décisions prises lors de la conférence sociale de juillet 2014". Le gouvernement avait alors promis de recruter 10.000 apprentis dans les services de l'Etat avant fin 2017. Mais, que ce soit dans le public ou le privé, tous les contrats d'apprentissage n'arrivent pas à leur terme : 28% des contrats signés entre juin 2014 et mai 2015 ont été rompus.