Elle veut un enfant de son mari mort

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Atteint d’un cancer, cet ingénieur a fait une autoconservation de sperme. Mais depuis il est décédé et sa femme se heurte à un refus d’insémination.

Le cas pourrait relancer le débat sur l’interdiction de l’insémination post mortem en France. Fabienne Justel, 39 ans, souhaite être inséminée avec le sperme de son mari mort en 2008. Atteint d’un cancer, cet ingénieur avait effectué par précaution une autoconservation de sperme au Centre d’étude et de conservation des oeufs et du sperme (Cécos) de Rennes, en 2006.

Fabienne est formelle : "Au Cécos, personne n’a jamais informé Dominique qu’en cas de décès il serait impossible d’utiliser ses gamètes. Si nous l’avions su, nous nous serions tournés vers un autre pays", explique-t-elle au Parisien. Depuis, elle a rencontré à plusieurs reprises le professeur Le Lannou, le médecin de son mari, qui lui a confirmé que sa demande de restitution était impossible.

Déterminée à "avoir un petit bébé d’amour", Fabienne Justel a décidé d’intenter une action en justice. Son avocat, M e Gilbert Collard, a assigné le Cécos de Rennes. Sans ignorer la loi, Me Collard estime dans le le Parisien que "le Cécos n’a pour autant aucun droit sur ce patrimoine génétique" de Dominique Justel. "On ne peut pas tuer le rêve de ce couple", résume l’avocat en se plaçant sur le terrain de l’humain.

Pour Me Collard, "si on peut récupérer le patrimoine génétique" de Dominique Justel, sa femme ira se faire "inséminer en Espagne, là où c'est légal" :

Mais au Cécos les médecins, interrogés par le quotidien sont catégoriques : "La loi interdit l’insémination post mortem. On ne peut que refuser de remettre les paillettes à la conjointe d’un donneur décédé." Un petit espoir tout de même puisque le professeur Le Lannou s’est engagé "à ne pas détruire les gamètes dans l’attente d’une évolution éventuelle de la loi, à l’horizon 2010."

Peut-on donner naissance à un enfant déjà orphelin de son père ? Fabienne Justel justifie son choix : "Cet enfant ne naîtra pas de père inconnu. Dominique est toujours présent dans ma vie, j’en parlerai tous les jours à notre enfant, il aura un papa."