Effondrements d'immeubles à Marseille : "Ça se voyait que c'était du rafistolage"

Les recherches continuaient mardi pour tenter de retrouver des survivants dans les décombres.
Les recherches continuaient mardi pour tenter de retrouver des survivants dans les décombres. © Nathalie Chevance / Europe 1
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Nathalie Chevance, édité par Clémence Olivier , modifié à
Dans le quartier autour de la rue d'Aubagne, à Marseille, où trois immeubles se sont écroulés lundi, les habitants ne se disent pas surpris par un tel drame.
REPORTAGE

Un homme a été retrouvé mort mardi matin. Selon nos informations, sept personnes sont toujours portées disparues après l’effondrement de deux immeubles lundi, rue d’Aubagne à deux pas du Vieux Port de Marseille. Une enquête a été confiée à la police judiciaire qui doit déterminer l’origine de la catastrophe. Mais dans le quartier, personne ne semble vraiment surpris par la catastrophe.

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Plus de 80 marins-pompiers ont fouillé toute la nuit, à la lumière des projecteurs, l'énorme tas de gravats de plusieurs mètres de haut. C'est tout ce qu'il reste des immeubles qui se sont effondrés rue d'Aubagne. A la place : un trou, une terrible odeur de poussière et une gigantesque pelleteuse qui s'arrête dès qu'il y a une suspicion de vie au milieu des décombres.

"Les immeubles étaient délabrés, fissurés". Mario fait partie de la centaine de riverains évacués lundi. La catastrophe ne l'a pas franchement surpris. "Les immeubles étaient délabrés, fissurés, ça se voyait que c'était du rafistolage. Ça a été évacué à un moment donné, puis les pauvres malheureux qui y habitaient sont revenus. Vous savez, c'est un quartier pauvre avec des marchands de sommeil", explique-t-il.

Des signes de fragilité depuis deux-trois jours. Des travaux avaient pourtant été effectués récemment dans ces bâtiments frappés de plusieurs arrêtés de péril, affirme Alexis, l'un des propriétaires. "On a fait assainir l'immeuble, on l'a fait remettre aux normes. A partir de là, les locataires sont tous revenus. On croyait être sortis d'affaire", rappelle-t-il.

"Mais depuis deux, trois jours ça commençait à bouger. Il y a eu un petit mouvement de terrain, du coup la porte d'en bas avait du mal à fermer. Malheureusement, pendant le week-end, il n'y a eu aucune intervention possible. Les fondations ont beaucoup souffert de la pluie", souligne-t-il. Dans ce secteur de ruelles, une cinquantaine d'immeubles sont sous le coup d'un arrêté de péril.