Jean-Michel Blanquer 1280 3:20
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Romain David , modifié à
Interrogé par Audrey Crespo-Mara sur Europe 1, le ministre de l'Education nationale a estimé que la campagne contre l'homophobie, qui s'ouvre lundi dans le second degré, est une manière de lutter contre la progression des "obscurantismes".
INTERVIEW

Le ministère de l'Education nationale lance lundi une grande campagne de lutte contre l'homophobie et la transphobie dans les collèges et les lycées de France. "Lutter contre l'homophobie et la transphobie, c'est lutter pour les valeurs de la République, lutter pour le droit à la différence, le fait que l'on doit accepter chacun comme il est et permettre son épanouissement", a fait valoir Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale, lundi au micro d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1

"Ça dit quelque chose de la violence de notre société". Les actes homophobes seraient en plein recrudescence à en croire les associations. SOS Homophobie fait ainsi état d'une progression de 38% du nombre de signalements enregistrés sur l'année 2017. "Ce sont des chiffres que nous partageons avec les associations", relève Jean-Michel Blanquer. "Ça dit quelque chose de la violence de notre société. Les sujets ne sont pas déconnectés entre eux. Quand on a du mal à se parler, quand on ne respecte pas autrui, ceci transfuse sur les enfants."

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Le bon message. "Ça suffit !", peut-on lire en lettres noires sur les posters et "flyers" arc-en-ciel qui vont être distribués dans tous les établissements du second degré. Mais le gouvernement entend également étendre sa campagne de prévention au primaire, sous d'autres formes. "Chaque âge doit avoir des messages spécifiques. Il ne s'agit pas de se tromper de message selon les âges. À l'école primaire, c'est surtout sur le respect d'autrui que l'on doit insister", explique le ministre.

Renverser les situations. "Evidemment, nous avons au collège le reflet de ce qui se dit à la maison", poursuit Jean-Michel Blanquer. "Quand vous avez l'obscurantisme qui progresse, des pensées anti-Lumière, anti-progrès dans la société, ça se reflète à l'école et l'école doit être en première ligne pour lutter contre ça et renverser la logique", martèle-t-il. "Mon but c'est que, dans une cour de récréation, on n'ait pas le jeune isolé qui se fasse harceler par tous les autres mais que ce soit celui qui ait une pensée ou un discours homophobe stupide qui se sente honteux", explique encore le responsable gouvernemental. "C'est ce que l'on va arriver à faire, parce que l'on va s'en donner les moyens !"