Douches pour les migrants à Calais : le Défenseur des droits saisi par Caritas

La mairie avait été condamnée pour avoir installé des bennes devant le Secours catholique.
La mairie avait été condamnée pour avoir installé des bennes devant le Secours catholique. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le Défenseur des droits a été saisi par deux associations alors que la mairie de Calais veut prendre un arrêté "interruptif de travaux" pour empêcher l'installation de douches pour les migrants.

Le Défenseur des droits a été saisi par le Secours catholique/Caritas de l'affaire des douches pour migrants que l'ONG a installées à Calais, une initiative que la mairie cherche vigoureusement à contrer, a appris l'AFP jeudi auprès du Défenseur. "Nous avons été saisis mercredi par Caritas France", a indiqué une porte-parole du Défenseur des droits. Le Défenseur des droits a lancé une instruction sur ce dossier, a jouté la porte-parole, précisant : "Nous instruisons rapidement" cette affaire.

La mairie condamnée contre-attaque. La justice administrative a condamné lundi la mairie de Calais, qui avait début février bloqué avec une benne l'accès à un des bâtiments du Secours catholique pour empêcher l'installation d'un conteneur équipé de douches destinées aux migrants. La mairie de Calais a répliqué mercredi en annonçant que, même si elle retirait la benne, elle allait prendre un "arrêté interruptif de travaux" pour empêcher l'installation des modulaires.

Empêcher l'installation de migrants. Le tribunal administratif de Lille a estimé lundi qu'en faisant procéder à l'installation de cette benne, la mairie de Calais avait "porté une atteinte grave et manifestement illégale au droit de propriété" et avait laissé entendre qu'un arrêté interruptif était plus approprié. Il n'est pas question "pour la Ville de stigmatiser les migrants eux-mêmes, mais de refuser que notre territoire soit à nouveau pénalisé par un phénomène migratoire dont les Calaisiens ne sont pas responsables", a de son côté insisté la mairie, quatre mois après le démantèlement de la "Jungle", vaste bidonville où s'entassaient des milliers de migrants.