Document E1 - Corneille confie avoir été abusé sexuellement

  • Copié
, modifié à
Le chanteur s’est confié à Thierry Lecamp, sur Europe 1. "Longtemps dans le déni", il se dit désormais "libéré d’un poids".

"Une berceuse aux notes fatales / Un chantage subliminal / Un baiser de trop au faux air familial / Une caresse, rien de méchant / D’une adulte à un enfant / Aucun danger, paraît qu’on est du même sang." Ainsi s’ouvre le morceau Voleuse de lendemain, extrait du dernier album du chanteur Corneille – Sans Titre – qui évoque un jeune garçon victime d’abus sexuels pratiqués par un membre de sa famille, une tante en l’occurrence.

"L’histoire que je raconte dans la chanson, c’est la mienne", a reconnu le chanteur au cours d’un entretien accordé au journaliste d’Europe 1 Thierry Lecamp, lors de l’émission On connaît la musique. "Je ne suis pas sûr à quel point j’aurais été capable de toucher avec autant de sincérité à ce thème si je n’avais pas un lien direct avec cette histoire là", poursuit Corneille.

"Beaucoup d’hommes malheureusement ont été victimes de ce genre d’abus dans leur enfance, ajoute le chanteur d’origine rwandaise, qui en parle comme du "mal le plus grave et le plus blessant de l’humanité". C’est "un problème malheureusement tabou, on n’en parle pas. De temps en temps les femmes en parlent, les hommes jamais."

Aujourd’hui, l’artiste se dit "libéré d’un poids" : "Ce n’est que dans les deux dernières années que j’y ai fait face. Je suis resté très longtemps dans le déni. Puis j’ai fait une vraie démarche, j’ai confronté la personne. Je me suis senti renaître en quelque sorte. En parler m’a libéré d’une telle manière, qui a fait en sorte que je me redécouvre, et m’a donné une force, une confiance que je garderai avec moi à jamais."

Corneille explique avoir alors éprouvé le besoin de faire part de son témoignage : "Je me suis dit, s’il faut en parler pour que les autres se rendent compte de leur mal, en parlent à leur tour et donc aient peut-être une chance de s’en sortir, il faut que j’en parle, il faut que je le mette sur disque, il faut que je le dise sans retenue."

Voici l’intégralité de la chanson :

L'interview et trois morceaux live, dont une reprise du morceau de Sam cooke "A Change is gonna come", seront diffusés samedi à partir de 23 h sur Europe 1.