Dix-sept policiers radicalisés recensés de 2012 à 2015 à la préfecture de Paris

Sur ces 17 radicalisés, il y a quatre convertis ainsi que des femmes, les plus virulentes envers leur hiérarchie. Image d'illustration.
Sur ces 17 radicalisés, il y a quatre convertis ainsi que des femmes, les plus virulentes envers leur hiérarchie. Image d'illustration. © EMILIEN CANCET / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon des informations dévoilées mercredi, ils sont plutôt jeunes et sont entrés dans la police au milieu des années 2000 par concours interne. 

Dix-sept cas de policiers radicalisés ont été recensés entre 2012 et 2015 dans les rangs de la police de proximité de l'agglomération parisienne, selon une note révélée mercredi dans le livre Où sont passés nos espions ? (Albin Michel).

Issus d'un concours interne. Cette note de la Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP), datée du 9 décembre 2015, vise à cerner ce phénomène qui "a connu une accélération en 2014", avancent les journalistes Eric Pelletier et Christophe Dubois. Ces radicalisés sont "jeunes, entrés dans la police au milieu des années 2000 et issus d'un concours interne, nombre d'entre eux étant d'anciens adjoints de sécurité, les emplois jeunes de la police", ajoutent-ils. Quatre des 17 cas sont de jeunes convertis.

Parmi les cas cités, on trouve A., devenu gardien de la paix en 2012, qui après un voyage à la Réunion en 2013, a surpris ses collègues par son comportement "effacé" lors du contrôle d'une femme voilée. Ses collègues racontent son "obsession d'écouter des chants religieux en patrouille" et raconte qu'il a profité d'un arrêt pour aller acheter des burqas pour sa femme. 

Des femmes "très déterminées". Les "femmes sont impliquées dans un tiers des incidents et semblent très déterminées, n'hésitant pas à affronter leur hiérarchie", notamment au sujet du port de l'uniforme et des tenues vestimentaires, affirment les deux journalistes. Parmi elles, une femme agent de surveillance en poste dans le 12e arrondissement de Paris qui se présente en septembre 2014 en hijab devant le médecin-chef, refusant la visite médicale. Le mois d'après, elle s'emporte contre le port de l'uniforme, comparant son pantalon à "une saleté de torchon de la République". Une autre femme agent, en poste dans le 17e arrondissement, a été condamnée en appel en 2016 à dix mois de prison avec sursis et interdiction d'exercer pendant deux ans après avoir posté sur Facebook des propos menaçants. "J'ai encore + honte de porter du bleu. Si j'étais à la place des terroristes, cela ferait bien longtemps que j'aurais fait péter l'Elysée et tous les enc... qui y bossent", écrivait-elle. 

Une "centaine de cas" dans les ministères régaliens. "Pour l'ensemble des ministères régaliens - Défense, Intérieur et Justice - nous dénombrons une centaine de cas de radicalisation", a expliqué une source chargée du suivi de ces questions aux journalistes Christophe Dubois et Eric Pelletier.