Dijon : un "commando" demande la libération de militants d'ultradroite et menace un match de Ligue 1

Le commando exige la libération de neuf de ses "collègues".
Le commando exige la libération de neuf de ses "collègues". © DGPN/Sicop
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avec AFP , modifié à
Un commando exige la libération de neuf "collègues" de la mouvance d'ultradroite mis en examen, sous peine de "frapper" la rencontre entre Dijon et Troyes le 18 novembre.

Un mystérieux "commando", qui dit vouloir lutter "contre l'islamisation" de la France et a revendiqué des attaques au marteau à Dijon et Chalon-sur-Saône, a réclamé mardi auprès du quotidien Le Bien Public la libération de huit "collègues" de la mouvance d'ultradroite arrêtés en octobre. Le groupe mentionne aussi la libération du "chef" Logan N. et "l'abandon des poursuites à leur encontre", "sans quoi nous frapperons" le match de Ligue 1 Dijon-Troyes qui doit avoir lieu le 18 novembre, précisent les mails reçus mardi par le quotidien.

 

Huit personnes, dont trois mineurs, ont été mises en examen en octobre à Paris dans l'enquête sur une organisation fondée par le militant d'ultradroite Logan N., qui projetait des "actions violentes", mais "aux contours imprécis", contre des politiques ou des mosquées. Logan N., un ancien militant de l'Action française Provence, organisation royaliste qui avait multiplié les provocations musclées autour de Marseille et d'Aix-en-Provence, avait été interpellé en juin dernier.

Des attaques au marteau revendiquées. Baptisé "Commando de défense du peuple et de la patrie française", le groupe avait revendiqué jeudi auprès du Bien Public des attaques ayant blessé légèrement trois personnes à Dijon fin septembre "sur le site de l'université de Bourgogne (...) au cœur de l'un des symboles du multiculturalisme". Deux autres attaques au marteau avaient eu lieu le 15 septembre à Chalon-sur-Saône, dans le département voisin, dont l'une au cri d'"Allah Akbar", causant là aussi des blessures légères. Le "commando" a d'abord contesté les avoir commises auprès du Journal de Saône-et-Loire, lui aussi destinataire de certains mails depuis jeudi, avant finalement de les revendiquer, expliquant le cri de l'agresseur par la nécessité "d'aiguiller les enquêteurs sur une fausse piste".

L'authenticité des revendications à prouver. Toujours par voie électronique, le groupe a revendiqué une autre agression à Dijon, menacé violemment l'association SOS Racisme et déclaré "son admiration pour Anders Behring Breivik", l'auteur d'une tuerie qui a fait 77 morts en Norvège en 2011. À Dijon, les enquêteurs cherchent encore à déterminer l'authenticité des revendications du commando, qui contiennent "des éléments précis, dont certains sont conformes à la réalité", a indiqué le procureur de la République de Dijon, Eric Mathais, mardi. Il a toutefois précisé que le parquet antiterroriste, informé de la situation, n'était pas pour l'heure saisi.