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Théo Maneval avec M.L. , modifié à
Sur le site de Gentilly, les employés du groupe doivent désormais porter une puce électronique. Le but, selon la direction : "mesurer l'utilisation des espaces de travail".

"Ce n'est pas acceptable", estime une salariée du site Sanofi de Gentilly, dans le Val de Marne. Désormais, les 3.500 salariés de  l'entreprise doivent porter une puce électronique, fixée sur l'étui de leur badge, qui permet de les géolocaliser. Si l'inquiétude est palpable chez les salariés, la direction, en revanche, assure oeuvrer pour "mesurer l'utilisation des espaces de travail". De plus, argue-t-elle, la puce n'est pas reliée au nom du salarié. 

"On peut toujours imaginer le pire". "On n'a pas à nous suivre si on va cinq minutes aux toilettes ou cinq minutes à la cafétéria", poursuit l'employée du groupe qui s'est confiée à Europe 1. "Ils disent que c'est anonyme, mais on passe en même temps avec le badge et le porte-badge", remarque-elle. "Je pense qu'on peut faire vite l'association si on veut s'en prendre à quelqu'un", abonde l'une de ses collègues. "On peut toujours imaginer le pire", craint-elle, alors que Sanofi doit supprimer 600 postes en France cette année.

Légal, selon la Cnil. Pour la direction, il n'est pas question de pister les salariés, mais d'optimiser les espaces de travail : savoir en temps réel quels bureaux ou salles de réunion sont libres, s'il y a la queue à la cantine… "Nous avons consulté la Cnil (commission nationale de l'informatique et des libertés, ndlr) qui a confirmé que c'était légal", assure Anne Viaud, directrice du site. "C'est anonyme : le porte-badge est donné à chacun mais on peut l'échanger tous les jours avec un de ses collègues", rassure la responsable.

Le message de la direction ne semble pas calmer toutes les inquiétudes : un salarié du site confie avoir réussi à ôter la puce du porte-badge, avant de s'en débarrasser.