Des retraités ouvrent leur caveau pour un bébé réfugié mort : "Nous avons agi simplement"

© JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN/AFP
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Aude Vernuccio, édité par A.H.
Les parents de cet enfant mort-né, des réfugiés d'origine kosovare, n'avaient pas les moyens de payer une sépulture. Un couple ardéchois, ému par leur histoire, a tenu à faire un geste.

C'est un geste plein d'humanité qu'ont fait Evelyne et Bernard, deux retraités ardéchois. Dans leur village de Saint-Agrève, un couple de Kosovares a trouvé refuge, depuis le début de l'été dernier. "Ils ont été logés chez des amis", précise Evelyne au micro d'Europe 1. Les deux retraités fréquentent le jeune couple. "Mon mari avait eu l'occasion de conduire le monsieur à l'hôpital", se souvient la retraitée. Alors quand un drame survient dans la vie des deux réfugiés, Evelyne et Bernard n'hésitent pas.

"Cette jeune maman pouvait être ma petite-fille". "L'ami qui les héberge a appelé pour nous soumettre le problème. Cette dame avait perdu l'enfant qu'elle portait. Et il n'y avait ni lieu, ni argent, pour une sépulture", se souvient Evelyne, encore affectée. "J'ai pensé que cette jeune maman pouvait être ma petit-fille. (…)  Immédiatement, j'ai pensé à la sépulture de mes parents pour mettre le cercueil. Les choses pouvaient se faire très rapidement, puisque je suis fille unique", explique la retraitée ardéchoise. Les parents du nourrisson mort-né acceptent la proposition. 

"Mes parents auraient agi de la même façon". Bernard et Evelyne refusent qu'on leur tresse des lauriers. "Nous avons agi simplement, comme d'autres ont donné du pain à ceux qui avaient faim. Mes parents auraient été concernés comme nous l'avons été, ils auraient réagi de la même façon", souligne Evelyne. "C'est une histoire d'humains, de femmes, de mères…"