Des manuels anti-avortement distribués dans des lycées privés

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Les deux lycéennes sont scolarisées à Montpellier, dans un établissement privé mais sous contrat avec l'État. Image d'illustration. © RICHARD BOUHET / AFP
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NM , modifié à
Deux lycéennes ont dénoncé sur Facebook un livret anti-avortement qu'elles ont trouvé dans leur lycée privé à Montpellier. Un cas qui paraît non isolé. 

Le livret, écrit par la Fondation Lejeune, a été édité pour la première fois en 2006 mais il circule encore. Mardi, deux lycéennes, dans un post Facebook, ont en effet alerté sur cette brochure anti-avortement trouvée à la vie scolaire de leur établissement privé. De quoi entraîner de nombreuses réactions de parents d'élèves, a rapporté mercredi le site du Huffington Post

Garder l'enfant d'un viol. Les deux lycéennes, scolarisées dans un lycée privé sous contrat avec l'État et qui se disent outrées, ont envoyé mardi au dessinateur Nawak des photos prises de cette brochure. On y voit le dessin d'un embryon prenant la parole : "je vous signale que d'ici, j'entends tout. Donc, arrêtez de dire que je ne suis pas vivant". Puis, à l'intérieur, le texte compare l'avortement à un "acte de mort" tout en rappelant le commandement biblique "tu ne tueras point". Les "neuf millions d'avortements pratiqués depuis 1975 en France" sont aussi assimilés à "neuf millions d'enfants uniques, irremplaçables". Enfin, la Fondation Lejeune explique que l'enfant d'un viol doit être gardé car il n'a pas à payer pour le violeur.

Certains avortements "démembrent les bébés". Suite à cette publication, de nombreux parents ont tenu à témoigner de leur propre expérience. Une d'entre eux a eu ses enfants, scolarisés dans le privé parisien, confrontés au même livret lors d'une "formation humaine et religieuse", un cours faisant partie du parcours religieux assuré par des parents d'élèves et non par des professeurs de l'Éducation nationale. Cette mère rapporte le discours tenu lors de cette initiation : "on leur a expliqué que le stérilet était une méthode d'avortement, un témoignage expliquait qu'une femme qui avortait pouvait sentir son bébé souffrir, ses yeux brûler ou encore que certains avortements démembraient les bébés". Elle a contacté le lycée, puis la direction l'enseignement catholique de Paris. En vain, explique-t-elle au Huffington Post

"C'est la position de l'Église" rétorque la Fondation. La Fondation Lejeune, elle, ne trouve rien à redire. Le livret "a été écrit par des médecins, des juristes, des philosophes" et la question de l'avortement y est abordée "de manière objective". Et de renvoyer les parents à leur propre choix : "lorsque l'on met ses enfants dans un établissement catholique, pourquoi s'en étonner ? C'est la position de l'Église sur l'avortement".