Le pape François au Vatican. 1:40
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Ariane Lavrilleux avec GM
Les réactions sont partagées suite à l'annonce de la création d'une commission de réflexion sur l'ouverture du diaconat aux femmes.
TÉMOIGNAGE

Se dirige-t-on vers une petite révolution au sein de l'Eglise ? Alors que seuls les hommes peuvent être diacres, le Pape a ouvert jeudi la voie aux femmes diacres, un débat vieux de 50 ans dans l'Eglise catholique. Pour la première fois depuis son arrivée au Vatican, le pape François a annoncé la création d'une commission pour réfléchir à l'ouverture du diaconat aux femmes.

Une veille injustice. Il ne s'agit pas encore d'une décision, mais seulement l'ouverture d'une discussion à travers une commission. Pourtant, l'association catholique des femmes salue déjà cette annonce. La présidente de l'association, Françoise Le Galliot, aurait en effet souhaité être diacre, mais l'Eglise ne le lui permettait pas. "Je l'ai vécu un petit peu comme une injustice, une souffrance. Me dire que mon mari était appelé au diaconat parce qu'il était homme et que moi, parce que j'étais une femme, je ne pouvais pas être appelée, c'est compliqué", explique-t-elle. "Mon mari a comme mission les personnes de la rue. Je ne vois pas ce que fait mon mari que moi je ne peux pas faire", poursuit-elle.

Les prêtres partagés. Ce point de vue est cependant loin d'être majoritaire. Selon l'association, les résistances sont particulièrement fortes chez les jeunes prêtres, qui prennent très à cœur leur sacerdoce. A Metz, le père Cédric Burgun s'appuie sur un argument théologique : le Christ étant un homme, ceux qui le représentent doivent être du même sexe. "Cette règle est juste, parce qu'elle exprime ce que Dieu a voulu pour notre humanité, une humanité différenciée", avance le prêtre, interrogé par Europe 1. "Le diacre représente le Christ et agit au nom du Christ. La masculinité exprime quelque chose du Christ dans son incarnation", poursuit-il.

Malgré cela, cette règle n'a pas toujours prévalu. Dans l'Antiquité, l’évangile Saint Paul parlait en effet de... "diaconesses" dans ses lettres.