Des féministes dénoncent la taxation excessive des tampons

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Fabienne Cosnay avec AFP , modifié à
PÉTITION - S'inspirant d'une campagne menée outre-Manche, le collectif féministe Georgette Sand réclame une TVA réduite sur les protections périodiques.

Les tampons et serviettes hygiéniques doivent-ils être des produits "de première nécessité" au même titre que l'eau, le lait ou les préservatifs ?  C'est ce que réclame le collectif féministe Georgette Sand. Surfant sur une campagne menée outre-Manche qui a déjà recueilli 190.000 signataires, des féministes viennent de lancer une pétition en France. En quatre jours, elle a recueilli plus de 9.000 signatures.

"Un enjeu de santé publique". L'objectif du collectif ? Obtenir une réduction de la TVA de 20% à 5,5% sur les tampons et serviettes hygiéniques. "Pour nous, c'est un enjeu de santé publique au même titre que les préservatifs", indique à Europe1.fr Juliette Melba, l'une des porte-parole du collectif Georgette Sand. Depuis le 1er janvier 2014, les préservatifs sont taxés à 5,5% contre 7% auparavant.

1.500 euros dans une vie. Avoir ses règles a un coût et "ce n'est pas optionnel", insiste Juliette Melba. Selon les calculs du collectif féministe, cette dépense représenterait près de 1.500 euros dans la vie de chaque femme. "Des femmes en situation de grande précarité n'ont même pas de quoi se payer des protections hygiéniques", ajoute la représentante du collectif.

"Produits non essentiels". Cette campagne française rejoint une mobilisation sur le même thème Outre-Manche où serviettes et tampons sont considérés comme "des produits non essentiels, de luxe". Selon le journal The Independent, une femme qui touche le salaire minimum doit dans sa vie travailler 38 jours à temps plein pour couvrir cette dépense. Des pétitions ont aussi été lancées en Australie et au Canada.

Après la taxe "rose". Georgette Sand avait déjà dénoncé, en novembre, la "surtaxe" appliquée aux biens de consommation destinés à un public féminin, établissant que pour un même produit ou service, comme des rasoirs ou le pressing, les femmes payent plus cher que les hommes. Le ministère de l'Economie avait alors annoncé lancer une enquête pour comparer ses différents produits listés par le collectif. Aujourd'hui, avec leur non au #Tampontax, le collectif espère obtenir le même écho que sa dénonciation d'une taxe "rose".