Des familles appellent Macron à rapatrier femmes et enfants français de djihadistes

"Il nous est difficile d'admettre que nos filles, qui n'ont pas combattu soient traitées de la même manière" que les combattants, soulignent-ils.
"Il nous est difficile d'admettre que nos filles, qui n'ont pas combattu soient traitées de la même manière" que les combattants, soulignent-ils. © DELIL SOULEIMAN / AFP
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avec AFP , modifié à
Ces familles s'inquiètent du sort de leurs filles qui auraient en partie été arrêtées lors de la reprise de Raqqa par l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes.

Une vingtaine de familles de femmes parties rejoindre le groupe Etat islamique (EI) ont écrit au président Emmanuel Macron pour lui demander de les rapatrier en France avec leurs enfants, pour qu'elles y soient jugées plutôt qu'en Syrie.

Une conséquence de la reprise de Raqqa.Dix jours après la chute de Raqqa, capitale de l'EI reprise aux djihadistes par l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), ces familles s'inquiètent du sort de leurs filles, "des femmes françaises avec leurs enfants dont plus de la moitié seraient âgés de moins de six ans", et qui auraient en partie été arrêtées par les FDS au fur et à mesure de leur avancée. Inquiets de l'absence de dispositif prévoyant le rapatriement des femmes et enfants en France, les signataires redoutent que Paris ne laisse les premières être jugées en Syrie pour terrorisme, au même titre que leurs maris combattants de l'EI, dans cette lettre datée du 23 octobre et adressée à l'Élysée et à Matignon.

"Difficile d'admettre (...) qu'elles soient traitées de la même manière". "Il nous est difficile d'admettre que nos filles, qui n'ont pas combattu (les femmes de l'EI ne sont pas censées prendre part aux combats, ndlr) soient traitées de la même manière" que les combattants, soulignent-ils. Ils estiment par ailleurs que "la France, pays des droits de l'Homme, ne peut pas confier la mission de juger et détenir ses citoyens à des pays qui appliquent la peine de mort et pratiquent systématiquement la torture, usant notamment du harcèlement sexuel et du viol à l'égard des femmes", en visant le régime syrien.

Ils invitent donc le président Macron et ses ministres à "tout mettre en oeuvre afin de faciliter le retour de ces jeunes femmes avec leurs enfants dans leurs pays", où "elles devront naturellement rendre compte de leur dérive aux autorités compétentes", c'est-à-dire à la justice française.

La garde des enfants. Les signataires, parmi lesquels des grands-parents de ces enfants, demandent également à pouvoir avoir la garde de ces derniers une fois rapatriés en France. Selon le gouvernement français, environ 1.700 Français sont partis rejoindre les zones djihadistes irako-syriennes à partir de 2014. Sur ce total, 278 sont morts - chiffre qu'il admet lui-même sous-évalué - et 302 sont revenus en France (244 adultes et 58 mineurs). Les autres ont été soit capturés par les forces qui combattent l'EI en Syrie et en Irak, soit tués dans les combats, soit ont fui vers les derniers territoires tenus par l'EI ou d'autres foyers djihadistes.